Publié 6 mars 2009
dans Ingmar Bergman

6.4 Quatre femmes attendent le retour de leurs hommes, dans une maison de campagne et vont se confier l’une après l’autre un secret de leur intimité. Le récit d’un accouchement, entrecoupé de souvenirs d’amour. Une histoire d’amour passionnelle dans le dos d’un mari. Un moment très drôle entre un couple qui se découvrent vraiment le temps d’une nuit passée dans un ascenseur.
Bergman utilise un procédé qu’il affectionne : celui du « flashback géant » d’images de la mémoire. Et encore plus fort que d’habitude : il arrive même à montrer le souvenir d’une femme, qui durant un moment douloureux de sa vie se souvient de ses rencontres amoureuses. Le souvenir dans le souvenir. Passionnant!
Publié 6 mars 2009
dans Ingmar Bergman
8.0 Les obsessions bergmaniennes sont plus que présentes ici : la mort, la jeunesse, la vitesse du temps, le fait d’être en accord avec soi même quand l’heure est venue. Isaac Borg (mêmes initiales que le réalisateur) est au crépuscule de sa vie. Comment le savoir ? Son âge évidemment avancé d’une part, et ce pourquoi il fait ce voyage d’autre part, à savoir qu’il s’apprête à faire son jubilé. Et ce n’est pas un road-movie quelconque. Non. C’est le voyage d’un homme, très souvent dans ses souvenirs, parfois dans son imagination, qui l’amène à un repentir personnel envers des actes qu’il n’a jamais digéré, qui l’ont hantés longtemps.
Si le film avait été réalisé trente ans plus tard on aurait d’emblée compris son obsession, en se mettant directement dans la peau de cet homme. Or ici, et par extension, on peut penser qu’il s’agit de son père. Le père d’Ingmar Bergman. Et il lui offre les mêmes initiales que lui pour enfin comprendre la personnalité de son paternel. Il l’observe, l’admire et lui pardonne. Car c’est bien sur un film sur la mort, mais aussi sur le pardon, d’un fils à son père.
Les Fraises sauvages ce sont ces souvenirs d’enfances, et cette relation – premier amour ? – qui n’aboutira jamais, contrasté par cette dure réalité : l’approche de la fin. Car le temps, lui, s’écoule.
Publié 26 février 2009
dans Ingmar Bergman

7.5 C’est toujours un plaisir de découvrir un film du grand cinéaste suédois. Même si certains sont moins forts, moins bons que d’autres, ils n’en demeurent pas moins intéressants, à chaque fois.
Sur le papier, Vers la joie est un de ses films mineurs. Evidemment si on le place aux côtés de Monika, les fraises sauvages, scènes de la vie conjugale, trois films auquels il se rapproche un peu, on serait tenté d’y voir un petit film. Sauf que c’est un film bien unique. D’une part il est réalisé avant les films suscités, puis il a son atmosphère. C’est déjà un énorme flashback qui dure tout le film, sa musique puisque le thème ici c’est la musique étant donné qu’il s’agit d’un couple de violonistes, leur rencontre au conservatoire, et la mort accidentelle de la dernière pendant que le mari est en représentation de la 9e de Beethoven.
Le film commence comme cela. On apprend la mort de cette femme. L’homme est effondré, il s’interrompt, on imagine qu’il ne rejouera pas. Et c’est sans doute dans sa tête, dans ses pensées que l’on va découvrir la vie de ces deux personnes. Bergman aurait pu tirer vers le gros mélo en présentant un couple très soudé séparé par un destin injuste, c’eut été très hollywoodien en fin de compte dans ce cas là. Mais bien entendu, cette vie conjugale, bientôt parentale n’est pas dénué de péripéties douloureuses. C’est une peinture du couple magnifique, avec deux grands acteurs, qui nous offre l’un des plus beaux finals bergmanien, musical et émouvant. J’en avais des frissons…