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Rude boy – Jack Hazan & David Mingay – 1980

extrait_the-clash-rude-boy_1-1024x576Les insurgés.

   8.0   Quelque part situé entre le cinéma d’Alan Clarke (le personnage central évoque beaucoup ceux de Made in britain et The firm) et One plus one de Godard, Rude boy est un grand film punk, un grand film politique, un grand film révolutionnaire, un grand documentaire sur les Clash et un grand document sur l’Angleterre des années Tchatcher. Rien que ça. Film hybride dont on ne sait vraiment quand le documentaire devient fiction et vice versa. On y suit Ray, 20 ans, bossant dans un sex shop pourri, qui libère son esprit lors des concerts punk et plus particulièrement ceux des Clash avant de devenir leur roadie. C’est un anti personnage d’initiation, un faux rebelle, jeune facho qui aime les Clash pour leur musique mais dit qu’ils se nuisent à vouloir trop être politique. C’est là que le film tire toute sa singularité. Soit en créant ce jeune produit du National Front se fondant parmi les révoltés magnifiques. Un facho parmi les marxistes. Un moment, il y a un dialogue édifiant où les idéologies de Ray et Joe Strummer se heurtent en douceur. Tous deux critiquent la société mais de la manière la plus contradictoire possible. L’un condamne une société d’asservissement et de consommation quand l’autre condamne celle qui ne laisse pas le choix à chacun de pouvoir consommer et asservir comme bon lui semble – Il va jusqu’à reconnaître que s’il en avait les moyens, il aimerait avoir une grosse voiture et des domestiques. Il y a aussi cet instant où un autre membre fait part à Ray de son incompréhension lorsque ce dernier veut rire du jeune noir qui chantait White riot dans la foule un peu plus tôt. Lors du concert Rock Against Racism, la frontière est encore plus mince, suspecte, les formes fusionnent et s’abolissent. Comme si Ray Gange, l’acteur et Ray, le personnage ne faisaient plus qu’un, l’acteur dans le documentaire semblant réagir comme son personnage de fiction. C’est flippant. Et le film a cette faculté de ne reculer devant rien sur ce point de vue-là. Musicalement, il mélange d’ailleurs une répétition dans un studio d’enregistrement, diverses représentations scéniques ou encore Joe Strummer reprenant une chanson seul au piano. Les morceaux sont généralement offerts dans leur intégralité. C’est un film à l’image du groupe, explosif en retenue, il libère sa colère en subtilité, travaillant son bouillon de références pour obtenir sa propre identité. Une identité informe, à la fois posée et hystérique, tout à fait stimulante. Il est rare de voir un film musical aussi proche formellement de la musique qu’il met en image.


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silencio


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