Idylles en la demeure.
6.5 Voici une petite curiosité. Réalisé par Jacques Doniol-Valcroze, l’un des fondateurs des Cahiers du Cinéma et de la Quinzaine des réalisateurs, L’eau à la bouche est un beau marivaudage en huis-clos, un grand chassé-croisé amoureux nourri du testament d’une vieille bourgeoise et donc de sa succession, entièrement tourné à Céret, dans les Pyrénées orientales, dans une demeure Art Nouveau. C’est un film aussi raffiné (La photographie, les mouvements de caméra, la composition des plans, à la fois classique et annonciateur de la Nouvelle Vague) que sensuel tant il peut tour à tour présager La collectionneuse ou La piscine et rappeler Bonjour tristesse. Mais c’est aussi un peu raté dans sa construction, ses enjeux et l’équilibre de son interprétation. Tous, quasiment, sont excellents, qu’ils s’agissent de Bernadette Lafont ou Jacques Riberolles (qui convoitait Delphine et tirait sur des sacs de peinture dans Les demoiselles de Rochefort) ou la lumineuse Alexandra Stewart. Mais voilà, le problème c’est qu’il y a en a un qui vient tout saloper, j’ai nommé le toujours nullissime et grotesque Michel Galabru. Je l’aimais pas mais dorénavant je le déteste, le mec arrive à flinguer un film tout seul comme un grand, bravo. Cet acteur restera une énigme pour moi. Voilà, il fallait que ça sorte. Pour en revenir au film, qui dans le fond reste assez anecdotique, j’imagine qu’il est un peu tombé dans l’oubli aujourd’hui, malgré son thème musical très « dans l’air du temps » chanté par Serge Gainsbourg, qui ouvre et clôt le film, et revient en instru à de nombreuses reprises.