Close water.
4.5 Collet-Serra est l’un des meilleurs faiseurs d’Hollywood, qu’il officie dans l’horreur ou dans l’action, comme en témoigne sa chouette trilogie Liam Neeson. Même si bon, j’espérais vite un retour du Collet-Serra des débuts, celui de La maison de cire, de Esther. Avec cette histoire de surfeuse seule face à un requin sur une île déserte du Mexique, le retour s’annonçait idéal.
Au début, Blake Lively exhibe ses formes sur la plage (Collet-Serra nous offre tous les angles, même celui plus discret et lointain d’une vue sur sa raie des fesses naissante), elle whatsappise sur son Smartphone avec une amie (On nous inflige leur discussion dans le coin droit de l’écran) puis met de la wax sur sa planche Rip Curl, avant de rencontrer deux surfeurs autochtones munis d’une GoPro. Pub géante qui se transforme bientôt en mauvais clip où les entrées en vagues sont filmées n’importe comment, les grimaces et sourires au ralenti. Horrible. Frozen, auquel on pense un peu, réussissait nettement mieux son entrée en matière. Mais bon, soyons patients, les coraux brillent, les goélands raillent et Blake Lively a un beau cul maillot de bain.
Lorsque l’affrontement arrive enfin, la réalisation est un poil plus sobre et passe-partout, c’est mieux. Une bonne idée : Après avoir grimpé sur une baleine mourante, la jeune femme est piégée sur un rocher, visible parce que c’est la marée basse, mais qui n’attend qu’à être recouvert par les eaux. Cette donnée de sablier qui s’écoule amplifie son stress et le notre, préparant du même coup le terrain pour le survival en eaux peu profondes à venir.
Comme Blake Lively s’est fait chourée un bout de cuisse, mais pas grave puisqu’elle est infirmière donc un, maîtrise les garrots et les points de suture de fortune (elle prend même le temps de remettre l’aile du goéland blessé qui l’accompagne) deux se parle en permanence à elle-même ce qui permet de combler les silences et nous expliquer ce qu’elle fait – Malin, le petit Jaume ; C’est sûr, on n’est pas dans le plus radical All is lost – la bataille avec le grand requin blanc s’annonce déséquilibrée, à 180 mètres de la plage et 35 mètres d’une bouée de balisage.
Mais voilà, le squale l’a un peu sous-estimé notre Blake Lively car il se trouve qu’elle est ici sur les traces de sa naissance (Elle ne va pas crever où elle est née voyons) après avoir perdu sa mère, terrassée par un cancer, qui semble chaque fois lui rappeler que le plus important c’est de combattre. C’est alors que le corail qui lui avait déchiré le pied devient son allié, que le banc de méduses qui lui brûlent les bras lui permet de se sauver in extremis, que la bouée renferme en ses improbables fonds (la plongée finale ferait pâlir Jaques Mayol) une ancre salvatrice.
Bref, c’est à peu près n’importe quoi en permanence, d’une part car on ne comprend vraiment aucune situation étant donné que les lieux sont filmés par-dessus la jambe, d’autre part car le requin en question semble ne pas avoir bouffé depuis vingt ans. Mais ça se regarde agréablement, c’est plutôt oppressant, les images de synthèse sont parcimonieusement utilisée et ça rempli son cahier des charges de série B estivale ascendant nanar du dimanche soir. Mais bon, Collet-Serra, on le sent, n’en a vraiment plus rien à battre.