Les amants de la ville.
7.0 Zachary sort tout juste de prison. Un jour, il fait la rencontre de Shéhérazade, jeune prostituée qui bientôt l’accueille. Il deviendra son proxénète, son protecteur. Et ils tomberont fou amoureux l’un de l’autre. L’ouverture, c’est Scarface. Sad Disco, de Keli Hlodversson supplante Giorgio Moroder, mais il amène aussi un désir de liberté, de révolution. Ensuite on vire au naturalisme écorché, rougeâtre, la chaleur de Marseille flambe tout, la mobilité de l’objectif s’accorde avec le climat sauvage de la rue. Faut s’accrocher. Mais on sera vite récompensé. Quelle énergie, quelle foi dans le cinéma, c’est hallucinant. C’est un peu comme si le cinéma des frères Dardenne rencontrait celui de Larry Clark. C’est fauché comme les blés et pourtant hyper travaillé, osé, aventureux. Il n’y a pas un plan qui relève d’un compromis, pas une scène qui ne desserre les sangles de l’ultra détermination. Le film tente plein de trucs tout le temps, filme Marseille comme jamais on n’avait vu Marseille sur un écran, n’hésite pas à être cru, âpre, constamment en mouvement, constamment sur la brèche. Et puis c’est une histoire d’amour. Une vraie. De celles qui traversent tous les naufrages. Retenons bien le nom de ces deux jeunes acteurs : Kenza Fortas & Dylan Robert. Ils sont incroyables. Il faudra compter sur Jean-Bernard Marlin, c’est évident.