En avant la musique.
6.0 Si l’on fait exception de l’importante série de livres qui porte le nom de ces deux personnages emblématiques, l’ours grincheux & la souris énergique, Ernest & Célestine sont apparus la première fois au cinéma en 2012 dans un long-métrage magnifique, retraçant le quotidien puis la rencontre de deux êtres qui à priori ne doivent pas se rencontrer et qui finissent par s’apprécier et s’unir contre l’ordre des choses. C’était un vibrant film politique, social, une puissante ode à l’amitié et la différence, dessinée à l’aquarelle. Aussi bien pour les petits que les grands. Une réussite majeure dans l’animation, à mon humble avis. Mes enfants en sont fans.
Plus tard, nous avions vu Ernest & Célestine en hier, constitué de quatre épisodes, assez proches de l’esprit des livres et littéralement fait pour les fêtes de Noel. Ernest & Célestine, le voyage en Charabie est donc le deuxième long-métrage des aventures de nos deux trublions. Une séance avec les enfants, bien entendu, qui ont adoré. Il me semble que cet épisode marque toutefois le pas, si on le compare à celui réalisé il y a dix ans. On en retrouve le ton, le charme, le rythme, la dimension satirique, mais peut-être avec beaucoup plus de lourdeur.
Afin de réparer le violon de son ami et contre son avis ronchon, Célestine part en Charabie – le pays d’Ernest, où se trouve notamment le luthier en question – et essuie une tempête de neige, sauvée in-extrémis par son ours préféré. Arrivés en Charabie, pays sublime, coloré, entouré par les montagnes, la petite souris découvre que l’endroit renferme un régime totalitaire qui traque tous les musiciens, les instruments et les notes interdites. On y tolère que le Do. Un voyage qui révélera donc ses surprises et en premier lieu les origines d’Ernest et ce qui conduisit à soin exil.
La seule devise qui règne ici « C’est comme ça et pas autrement » n’est bien entendu pas du goût de certains – dont un mystérieux justicier masqué (je n’y ai vu que du feu), allié à un réseau de maquisards auquel Ernest & Célestine vont apporter leur précieuse aide et faire souffler un vent de poésie et de liberté. Attendu, par les temps qui courent, mais salvateur, toujours tant la Charabie fait évidemment pot-pourri de tous les régimes de notre monde. Moins réussi que le précédent, dans l’ensemble, mais chouette malgré tout.