Archives pour la catégorie Jean-Paul Rappeneau

Tout feu, tout flamme – Jean-Paul Rappeneau – 1982

22. Tout feu, tout flamme - Jean-Paul Rappeneau - 1982Escroc mais pas trop.

   5.0   Tiens, j’ignorais qu’Isabelle Adjani & Alain Souchon avaient déjà tournés ensemble avant de faire L’été meurtrier. C’est du pur Rappeneau, généreux, rythmé, ample dans sa mise en scène, excellemment écrit (tant le film brasse large, de la comédie au drame, du film d’espionnage au film familial) dans un registre proche de la screwball comedy. Si je suis assez admiratif par instants c’est hélas souvent trop rapide pour moi, tant tout y est dans la surenchère vaudevillesque, d’une scène à l’autre : le film ne se pose jamais. Et puis j’ai un vrai problème avec Adjani, qui pour s’aligner surjoue à l’hystérie et le fait très mal. Dans un style proche, aussi avec Montand, mais cette fois avec Deneuve (Et je crois que c’est une donnée fondamentale) je préfère de très loin Le Sauvage, que Rappeneau fit sept ans plus tôt. Reste un score fabuleux, signé Michel Berger.

Belles familles – Jean-Paul Rappeneau – 2015

14633651_10154026347207106_406617741601962824_oChronique bourgeoise en province.

   5.0   Les premières minutes sont insupportables, parmi ce que j’ai vu de pire depuis longtemps. Lellouche, De Tonquedec et Nicole Garcia aidant, évidemment, dans un jeu théâtral abominable. Amalric aussi mais rien n’y fait, lui, même en roue libre, il reste génial. C’est d’ailleurs probablement lui qui nous permet d’entrer dans le film, avec de la bonne volonté. Lui et la relation que son personnage entretient avec celui de Marine Vacth, l’excellente Jeune et jolie d’Ozon. Donc oui, ça s’améliore un peu ensuite même si on a souvent l’impression d’assister à un mix entre la lourdeur des derniers Resnais (Le casting y joue beaucoup) et le cinéma bourgeois de Danièle Thompson. « J’ai la tête qui tourne, tout arrive en même temps c’est incroyable » lâche Dussollier vers la fin du film. C’est exactement ça. C’est beaucoup trop hystérique même s’il faut reconnaître que Rappeneau maîtrise assez bien le surrégime et parvient à créer une énergie mise en scénique qu’on a peu l’habitude de voir ailleurs que chez lui, quelque part entre l’épuisant Les mariés de l’an II et le savoureux Le sauvage, avec Deneuve et Montand. Des films qui ont plus de quarante ans, ce qui prouve que Rappeneau est resté le même malgré ses quatre-vingt printemps bien tassés et pousse son récit (Dont on se fiche grandement) dans un entonnoir vertigineux qui culmine dans ce jeu de chaises musicales final, un concert qui prend des tournures d’Opéra où tous les chassés-croisés entrent en collision, où toutes les dynamiques fusionnent en une seule vitesse, maximale, éreintante et paradoxalement, assez jubilatoire. Ce n’est pas trop ma came dans l’ensemble mais il y a un savoir-faire bluffant là-dedans. Et sinon, Karin Viard y est plus belle que jamais.


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silencio


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