Archives pour la catégorie Jean-Pierre Mocky

La cité de l’indicible peur – Jean-Pierre Mocky – 1964

03. La cité de l'indicible peur - Jean-Pierre Mocky - 1964Hélas…

   4.0   Sur les conseils de Raymond Queneau, Mocky adapte Jean Ray, afin de plonger à pieds joints dans un mélange d’enquête policière et de fantastique. A Salers, dans le Cantal, Bourvil est l’inspecteur Triquet qui recherche Mickey le bénédictin, un faussaire évadé, ivrogne, chauve et frileux qui n’aime pas le cassoulet. Ainsi présenté j’ai déjà envie d’adorer : Il y a quelque chose dans la tonalité douce et absurde qui m’évoque le Guiraudie du sublime Du soleil pour les gueux.

     Malheureusement, passé le (plutôt bon) premier quart d’heure – notamment une scène de guillotine récalcitrante – le film est assez fatiguant, à l’image de ces nombreux personnages qui seront tous affublés de tics divers et variés. Bourvil lui a une démarche étrange entre le saut de cabri et le cheval au trot. On y croisera aussi une voyante extra lucide. Ainsi qu’une bête auvergnate qu’on appelle aussi la bargeasque – véritable apparition Z assez exaltante.

     Deux ans plus tôt, Un drôle de paroissien, déjà avec Bourvil, était autrement plus réussi, beau, passionnant. Très différent aussi : le fantastique absurde ne sied pas si bien à Mocky, à mon humble avis. De cette curieuse enquête, absurde et bordélique, au sein de ce village auvergnat il ne reste que la farce, foutraque, délirante, répétitive, éreintante. Malgré la très belle photo d’Eugen Schufftan.

Chut ! – Jean-Pierre Mocky – 1972

08. Chut ! - Jean-Pierre Mocky - 1972Une heure de trop.

   0.5   J’ai de la sympathie pour Mocky et il m’arrive d’être sensible à son cinéma parfois subversif, fait de bric et de broc. Mais là c’est pas possible. Alors je ne sais pas si le montage (épileptique) que j’ai vu (Celui remonté, approuvé par Mocky, amputé d’une demi-heure par rapport à la projection initiale) casse tout le film ou non, mais purée, heureusement que ça ne dure que 62 minutes car c’est déjà beaucoup trop long. C’est simple, le film est un déferlement de tronches grimaçantes, bavardages incessants, petits bruits ajoutés, inserts chelous, gags embarrassants, et enchainements de séquences hystériques sans queue ni tête au point qu’il est tout bonnement impossible de démêler un semblant de récit (et d’intérêt) là-dedans. Mocky dédie son film à La Liberté (des travailleurs, des citoyens, mais surtout à la sienne) c’est bien, mais là liberté s’arrête où… Bref. Un beau calvaire.

Un linceul n’a pas de poches – Jean-Pierre Mocky – 1974

34. Un linceul n'a pas de poches - Jean-Pierre Mocky - 1974Le gars gênant.

   5.0   Comme à son habitude, Mocky ne s’embarrasse pas d’effets de séduction, son film est cheap, mal fagoté, le montage est parfois très étrange, l’interprétation est souvent à côté de la plaque (Mocky le premier, qui incarne un journaliste seul contre tous reconverti en chevalier blanc prêt à dénoncer toutes les casseroles politiques de sa région, des simples pots-de-vin aux soupçons de pédophilie) pourtant Un linceul n’a pas de poches est aussi visuellement réussi qu’il est foncièrement passionnant – Certes c’est l’adaptation d’un bouquin qu’on imagine pléthorique dans la description des magouilles, mais si l’écriture ne vient probablement pas de Mocky il en retranscrit bien la richesse et jongle admirablement avec l’ahurissante kyrielle de personnages (Et une quantité d’acteurs qui n’hésitaient pas à se mouiller dans des projets louches façon La Traque, c’est bluffant : Serrault, Carmet, Lonsdale, Marielle, Constantin, Galabru…) dont il dispose et qu’on arrive aisément à cibler et différencier. C’est un peu comme si le Sex shop, de Berri avait croisé le Coup de tête, d’Annaud. Mais en moins bien tant il y a des trucs vraiment gênants. D’abord car les rôles féminins sont TOUS honteux, sans exception. Ensuite car le pamphlet, aussi percutant soit-il, manque clairement de subtilité. Après ça reste du Mocky, on reconnait bien sa patte, il y a des trucs ridicules à se pisser dessus (Des répliques qu’on n’entendrait même pas chez Arcadi) et des trucs vraiment navrants (On flirte parfois avec le vulgaire film érotique et la présence de la belle Sylvia Kristel n’y est pas étrangère). Et bien que ça ne m’intéresse pas trop, on pourra toujours y voir une mise en abyme de Mocky cinéaste dans ce personnage qui trouble tout le système. Mais le gros bémol c’est que c’est franchement beaucoup trop long (2h05) pour du Mocky.

L’ibis rouge – Jean-Pierre Mocky – 1975

13495125_10153755095402106_6014628511392327828_n Carton rouge.

   3.0   C’est du Mocky pur jus, aucun doute là-dessus, mais je n’ai jamais réussi à entrer dans sa dynamique et sa folie. Car ça reste bien barré comme d’habitude avec Mocky. Et je trouve Serrault sans relief, récitant sa partition, loin de ce qu’il pouvait générer dans A mort l’arbitre. Je passe mon tour.


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silencio


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