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Baxter – Jérôme Boivin – 1989

14492579_10154026347202106_6229038579441932279_nL’incompris.

   6.5   Comment parler de ce truc inclassable ? Déjà dire que ça n’a pas vieilli d’un iota. Certes je ne le découvre qu’aujourd’hui mais ça ne m’aurait guère surpris de voir qu’il était sorti il y a dix comme vingt ans. En fait, presque trente. C’est encore un ovni aujourd’hui alors je n’imagine pas ce que ça devait être en 1989. Je retrouve dedans ce qui me plaisait dans les premiers Noé (Carne & Seul contre tous) auquel on pourrait lointainement mixé Schizophrénia. Outre son aspect hors du temps, renforcé par une photo austère (Entre du Dumont et Haneke, imagine la chose) et une quasi absence d’effets gratuits, le film dépasse largement son dispositif au mieux rigolo, au pire ridicule sur le papier, de chien qui pense tout haut, enfin en voix off. Il s’agit en fait moins d’un film sur un chien qui critique les humains qu’un essai, un poil misanthrope sur le genre humain. Le chien n’est que le vecteur existentiel, il observe, réfléchit. C’est grâce à lui que l’on va s’immiscer dans ces trois familles, différentes les unes des autres (de manière à saisir une certaine idée de la France) puisque le film choisit uniquement de suivre le destin du clébard, un Bull Terrier blanc, cool en apparence mais torturé à l’intérieur, frustré, méprisant, refoulé. Méfiez-vous du chien qui pense, prévenait l’affiche d’époque. Ça fait nanar horrifique mais le film s’éloigne aussi de cela dans la mesure où il ne force jamais le trait et de cette violence nous ne verrons pas grand-chose, si ce n’est justement pas celle du chien mais celle d’un jeune garçon, obsédé par le régime nazi et en quête de son Eva Braun. Le film aurait d’ailleurs gagné à ne pas effectuer de montage parallèle avant la rencontre entre le chien et le garçon. Car du coup on voit venir cette rencontre, on l’attend. On sait que le chien quittera cette vieille femme. Et qu’il quittera aussi ce couple, qui devient parents. Il aurait mieux fallu suivre Baxter comme Bresson suivait Balthazar, sans aucun contre-champ ou presque. Quoiqu’il en soit, je ne suis pas prêt d’oublier la voix de Maxime Leroux, monocorde et désabusée. Je ne sais pas ce qu’il m’en restera mais là, à chaud, ça m’a bien secoué.


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silencio


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