Archives pour la catégorie Joane

Flow – Gints Zilbalodis – 2024

34. Flow - Gints Zilbalodis - 2024L’incroyable voyage.

   8.0   Dans un monde où la présence humaine n’est plus qu’un lointain souvenir (une cité abandonnée, des objets disséminés, un dessin perdu, des statues oubliées…) un chat et bien d’autres animaux (labrador, capybara, lémurien, serpentaire) vont affronter un déluge et tenter de survivre (sur un vieux bateau à voile, ultime vrai vestige de l’humanité) sur une terre envahie par les eaux.

     On ne saura rien de cette absence des Hommes pas plus que nous aurons d’explications quant au surgissement de cette crue (puis décrue) gigantesque. Le film n’est pas plus une fable écologique qu’un survival doublé d’un long voyage initiatique vers une forme d’harmonie naturelle entre les éléments, la vie et la mort. Une douce apocalypse traverse tout le film, or elle nous restera mystérieuse.

     Mais c’est bien entendu la forme qui fera date : une plongée numérique, dans un tourbillon permanent, sans paroles, sans socle narratif évident, offrant à l’animation (sublime) et au son (incroyable) un boulevard magnifique. C’est une narration par le décor, en somme, avec de très longs plans séquences et une caméra en mouvement constant.

     Il y a probablement une inspiration toute droit venue du jeu vidéo, mais étant donné que je ne m’y connais absolument pas, je ne me risquerais pas à la comparaison. De mon côté j’y ai entrevu du Miyazaki, dans son rythme, sa mécanique, jusque dans cette scène d’élévation spirituelle (histoire de ne pas trop en dire) qui évoque une poésie similaire. La fin, quant à elle, m’a évoqué Les harmonies Werckmeister, avec cet œil de baleine agonisante.

     Si je dois émettre quelque grief je dirais que les animaux, bien que délestés d’un langage humain, sont tout de même humanisés (dans leur façon de survivre notamment, le poids communautaire, cette idée que l’union fait la force…) et que l’anthropomorphisme guette ici ou là : Le chat qui met ses pattes sur ses oreilles pour ne pas entendre un bruit strident, par exemple. Non, un chat ne fait pas cela. Là on dirait le Saint-Bernard dans Beethoven II lorsqu’il se cache les yeux pour ne pas voir ses maitres en train de danser. Ou n’importe quel personnage animal dans un Disney.

     Quand ta promesse initiale (et quasi entièrement tenue, si on excepte le serpentaire qui sait barrer, la découverte émerveillée de la cité sous les eaux, le coup de la liane à la fin…) c’est de ne pas faire d’anthropomorphisme (à commencer par ne pas les faire parler et heureusement ce pari-là est entièrement respecté) c’est dommage de ne pas le tenir jusqu’au bout.

     Ça rend le geste peut-être un peu moins radical qu’au préalable (disons peut-être plus pédagogique : le film est destiné à tous les publics, vraiment et pour y être allé avec des enfants de six, sept, onze et douze ans, je confirme) mais pas moins impressionnant, poétique, philosophique, ludique, contemplatif et mystérieux.

Vice-versa 2 (Inside out 2) – Kelsey Mann – 2024

03. Vice-versa 2 - Inside out 2 - Kelsey Mann - 2024A mind at freeze.

   5.0   Passé le plaisir évident d’accompagner mes enfants pour voir la suite des aventures de Riley et ses émotions (j’en ai déjà parlé, c’est un Pixar important chez nous et accessoirement l’un des films qui me font le plus chialer au monde) et de voir mes enfants adorer, désirer illico le revoir… bah moi je suis déçu, je dois dire.

Déçu car j’attendais beaucoup de cette suite, à la fois en tant que prolongement mais aussi en sa faculté à faire table rase. Riley n’avait plus dix mais treize ans : ce n’est plus du tout le même cortex cérébral.

La promesse d’un changement lié à la puberté semble d’abord tenue, dans la mesure où il faut accueillir de nouvelles émotions : Anxiété, Ennui, Envie, Embarras et Nostalgie. L’idée qu’elles soient cinq, en conflit avec les précédentes qui étaient déjà au nombre de cinq, m’a d’emblée dérangé. J’ai trouvé cela très schématique. Aussi, pourquoi ces émotions débarquent-elles chez Riley seulement à treize ans ? Et pourquoi uniquement celles-ci ?

Mais le plus problématique fut de constater combien toutes ces nouvelles émotions, à l’exception d’Anxiété, sont assez pauvres, bâclées du point de vue de l’écriture. Elles occasionnent quelques gags, notamment via Ennui et Embarras, mais c’est hyper attendu, sans autre idée que ce tableau de bord du QG des émotions autrement plus imposant, voyant Puberté compris, qu’on avait déjà évoqué, en tant que blague, dans le premier volet.

Plus problématique : je trouve dommage que les émotions initiales n’évoluent pas. Que Joie et Tristesse se retrouvent dans un processus finalement similaire au premier film (Joie qui doit accepter de ne plus être la cheffe de groupe, Tristesse qui doit prendre conscience de sa place dominante) tandis que les trois autres continuent de faire gags.

En réalité cette suite m’a semblé très poussive. Caressant dans le sens du poil aussi bien les enfants que les parents, de même que les adorateurs du premier : la construction est la même : le lieu des croyances ressemblant in fine à celui des limbes, les personnages de l’enfance répondant à celui de Bing Bong, la séquence en papier reprenant celle ses allégories. Et pire, de constater que d’évoquer ce fort désir de réussite et cette crainte de l’échec produit chez Riley autant de remous intérieur (un effondrement global) que la dépression qui la gagnait dans le premier film.

J’ai eu la sensation de voir le strict minimum de ce que Vice-versa version crise d’ado pouvait nous offrir. De voir un film attirer pile là où je pensais qu’il irait : un teen-movie comme un autre, in fine.

Le terme est fort, trop sans doute car le film est agréable à regarder, rythmé, drôle et le micro-ondes est de qualité, mais ça sent le réchauffé, franchement.

La super Patrouille, Le film (Paw Patrol, The mighty movie) – Cal Brunker – 2023

20. La super Patrouille, Le film - Paw Patrol, The mighty movie - Cal Brunker - 2023Prêts pour un petit tour dans les airs.

   4.0   Le premier film était centré sur Chase. Celui-ci, comme attendu, sera l’épisode Stella. Rien de neuf sinon que cette fois, les pat’patrouilleurs sont affublés de supers pouvoirs provoqués par la chute d’une météorite magique. Bref, vraiment rien de neuf, quoi puisqu’il s’agit aussi d’empiéter paresseusement sur les terres standardisées du cinéma de supers héros, avec la même rengaine, les mêmes codes, les mêmes massages neuneus. Mais le film est bien mené, jamais agressif visuellement, ni ennuyeux, ni trop bruyant. On y est allé entre frangins pour accompagner les gosses. C’était cool. Même le côté girl power mais pas trop (Si Stella est l’héroïne du film, un peu en pleine crise existentielle, Liberty ne sert plus qu’à faire du babysitting, super…) ne m’a pas dérangé. Et comme je lui disais – à mon frère – c’est toujours plus agréable que de se fader (l’immondice) Barbie.

Elementaire (Elemental) – Peter Sohn – 2023

12. Elementaire - Elemental - Peter Sohn - 2023Ni chaud ni froid.

   4.5   Vu au cinéma avec les enfants, en rentrant de vacances. Seul plaisir que j’en retiendrai tant j’ai trouvé ce nouveau cru aussi mignon que convenu et sans intérêt. Pourtant, cette idée d’amour impossible entre Flam et Flack, deux éléments antagonistes qui bientôt tombent amoureux l’un de l’autre, avait tout pour me séduire. C’est vraiment la rencontre entre Zootopie (l’aspect mégalopole futuriste) et Alerte rouge (le récit d’apprentissage envers et contre les codes familiaux). Le problème majeur à mon sens réside dans le déséquilibre d’intérêt éprouvé devant ces deux personnages : La volcanique Flam est bien plus intéressante que le mollasson Flack. Évidemment ça reste plutôt joli – l’animation toujours aussi impeccable – et bien fagoté mais j’attends bien davantage de Pixar. Et de Thomas Newman, dont la musique m’a semblé tout aussi terne, ici. Quant à Peter Sohn, il m’avait autrement mieux séduit avec Le voyage d’Arlo.

The super Mario Bros. Movie – Aaron Horvath & Michael Jelenic – 2023

24. The super Mario Bros. Movie - Aaron Horvath & Michael Jelenic - 20232023, l’odyssée de Mario.

   6.0   Je n’ai pas joué tant que ça à Mario était gamin, en fin de compte. Seulement à Super Mario 64, Mario Kart et Mario Party. Il y en a eu beaucoup et Super Mario Bros, le film mise tellement à fond sur les références que je ne les ai pas toutes. Un peu plus, toutefois, depuis que mon fils a fini deux fois Super Mario Odyssey, sur Switch, dont la trame pourrait être une partie de celle reprise par le film : Ici aussi Peach sera in fine prisonnière de Bowser qui veut se marier avec elle. Mais l’infâme roi des koopas entreprend ici de détruire le royaume champignons (sur lequel la princesse a échoué, petite) si sa requête n’est pas acceptée. Royaume dans lequel Mario, plombier de Brooklyn aspiré malgré lui dans les tuyaux verts du vortex – avec son frère Luigi qui se retrouve lui dans la forêt noire chez la tortue maléfique – échoue, et fait ainsi la rencontre de Toad, de Peach, bientôt même de Donkey Kong, qui constituera l’armée pour combattre Bowser et délivrer Luigi. Histoire archi classique pour du Mario, évidemment donc si l’on vient pour l’originalité, c’est râpé. Si l’on y va, comme moi, entre amis, avec nos gamins, c’est le pied car le film est très beau, drôle, ultra rythmé, jalonné de supers moments (l’arrivée dans le royaume champignons verdoyant, l’entraînement de Mario en mode reboot sans fin, le duel avec DK, l’inévitable course arc-en-ciel…) et de chouettes idées (la chanson de Bowser, le champignon bleu, l’étoile pessimiste…) qui font qu’on passe un excellent moment, au point de vouloir voir la suite (qui étant donné la scène post générique, promet d’intégrer Yoshi) ou d’enquiller n’importe quelle partie de jeu Mario dans la foulée.

Sacrées momies (Moomios) – Juan Jesús García Galocha – 2023

???????????????????Loin des pyramides.

   4.0   Surpris, en allant voir le film en salle avec mes enfants, de constater qu’il s’agit d’un film d’animation espagnol. Produit par Warner, certes, mais espagnol. Avec la caution « Égypte ancienne » dans le texte, disons que ça intrigue pas mal. On se rend malheureusement vite compte que ça n’a « d’exotique » que l’apparence. Tout respire ce qu’on nous sert habituellement, chez Disney, Pixar, Dreamworks ou d’autres. Tout. Zéro surprise. Jusqu’au personnage clown, ici un crocodile, qui pourrait être échappé de Buzz l’éclair ou pire, de cette séquence chantée, qui semble copiée collée sur Encanto. C’est dire si c’est original. La partie durant laquelle les personnages débarquent en ferry à Londres – en pensant arriver à Rome – est très chouette. Le reste se regarde et s’oublie.

Ernest & Celestine, le voyage en Charabie – Jean-Christophe Roger & Julien Chheng – 2022

16. Ernest & Celestine, le voyage en Charabie - Jean-Christophe Roger & Julien Chheng - 2022En avant la musique.

   6.0   Si l’on fait exception de l’importante série de livres qui porte le nom de ces deux personnages emblématiques, l’ours grincheux & la souris énergique, Ernest & Célestine sont apparus la première fois au cinéma en 2012 dans un long-métrage magnifique, retraçant le quotidien puis la rencontre de deux êtres qui à priori ne doivent pas se rencontrer et qui finissent par s’apprécier et s’unir contre l’ordre des choses. C’était un vibrant film politique, social, une puissante ode à l’amitié et la différence, dessinée à l’aquarelle. Aussi bien pour les petits que les grands. Une réussite majeure dans l’animation, à mon humble avis. Mes enfants en sont fans.

     Plus tard, nous avions vu Ernest & Célestine en hier, constitué de quatre épisodes, assez proches de l’esprit des livres et littéralement fait pour les fêtes de Noel. Ernest & Célestine, le voyage en Charabie est donc le deuxième long-métrage des aventures de nos deux trublions. Une séance avec les enfants, bien entendu, qui ont adoré. Il me semble que cet épisode marque toutefois le pas, si on le compare à celui réalisé il y a dix ans. On en retrouve le ton, le charme, le rythme, la dimension satirique, mais peut-être avec beaucoup plus de lourdeur.

     Afin de réparer le violon de son ami et contre son avis ronchon, Célestine part en Charabie – le pays d’Ernest, où se trouve notamment le luthier en question – et essuie une tempête de neige, sauvée in-extrémis par son ours préféré. Arrivés en Charabie, pays sublime, coloré, entouré par les montagnes, la petite souris découvre que l’endroit renferme un régime totalitaire qui traque tous les musiciens, les instruments et les notes interdites. On y tolère que le Do. Un voyage qui révélera donc ses surprises et en premier lieu les origines d’Ernest et ce qui conduisit à soin exil.

     La seule devise qui règne ici « C’est comme ça et pas autrement » n’est bien entendu pas du goût de certains – dont un mystérieux justicier masqué (je n’y ai vu que du feu), allié à un réseau de maquisards auquel Ernest & Célestine vont apporter leur précieuse aide et faire souffler un vent de poésie et de liberté. Attendu, par les temps qui courent, mais salvateur, toujours tant la Charabie fait évidemment pot-pourri de tous les régimes de notre monde. Moins réussi que le précédent, dans l’ensemble, mais chouette malgré tout.

Le pharaon, le sauvage et la princesse – Michel Ocelot – 2022

09. Le pharaon, le sauvage et la princesse - Michel Ocelot - 2022Liberté au cube.

   5.5   En sortant, mon fils me dit que le point en commun entre ces trois contes c’est qu’ils sont à chaque fois des histoires d’amour. C’est un peu mon regret. Que le noyau soit systématiquement cet amour impossible entre une femme et un homme, qu’on navigue dans l’antiquité égyptienne, l’Auvergne médiévale ou l’empire ottoman. D’autant qu’à l’exception du second conte (Le plus beau et de loin) c’est le point de vue du prince qui nous guide. Bon, Ocelot a bientôt quatre-vingts ans aussi. Et Dilili à Paris, avec son ancrage dans La belle époque, son name-dropping, son discours politique, était adapté au circuit pédagogique. Ici on va dire que si ces romances impossibles et ces personnages au fort désir de liberté ne révolutionnent rien, l’écrin formel dans lequel ces trois récits évoluent est on ne peut plus séduisant, tant tout y est beau, magnifiquement cadré, très doux, raffiné dans ses contrastes mais aussi dans son verbe. Ocelot y reprend la recette de ses collections de courts réunis dans un long, avec en exergue de chaque une narratrice s’adressant à un public – nous, bien entendu – et écoutant ce qu’ils souhaitent qu’on leur raconte, afin d’en créer une histoire, plutôt plusieurs car « ceux qui n’ont qu’une histoire à raconter n’ont pas beaucoup d’imagination » dit-elle. Ici les ombres chinoises dans le deuxième conte, m’évoquent la beauté plastique de Princes et Princesses (2000) ou Ivan Tsarevitch et la princesse changeante (2016). Celui des trois que je retiendrai vraiment. Peut-être ce qu’Ocelot a fait de plus beau. Ce qui écrase (trop) les deux autres, à mon avis. Cette structure et ce rythme semblent avoir bien fonctionné sur mes enfants, en tout cas.

 

Buzz l’éclair (Lightyear) – Angus MacLane – 2022

07. Buzz l'éclair - Lightyear - Angus MacLane - 2022Vers l’infini, mais pas au-delà.

   6.5   Le film est globalement rejeté, par le public et la presse, je ne comprends pas. C’est vraiment super. Peut-être pas du niveau des quatre Toy Story mais qu’importe.

     C’est un spin-off en forme de one shot assez parfait : C’est vrai, pourquoi toujours vouloir faire des ponts, des suites ? Ce film-là se suffit à lui-même. Il est un peu à Toy Story ce que Rogue One est à Star Wars.

     L’idée de base est géniale : Buzz l’éclair se réclame d’être le film qui rendit Andy, le petit garçon de la franchise Toy story, fan du jouet ranger de l’espace.

     Après avoir condamné, à la suite d’une erreur de pilotage, les habitants d’un vaisseau à vivre sur une planète inconnue, Buzz tente de s’en échapper mais dans une succession de ratés aux vertiges temporels imposants : à chacun de ses retours, quatre ans se sont écoulés pour les autres. C’est l’ouverture de Là-haut qui croise Interstellar.

     Le reste fait seulement office de film d’action, avec une drôle d’équipe à construire et un méchant à affronter (Zurg, évidemment), ainsi Buzz l’éclair manque clairement d’émotion, surtout au regard de la franchise et de la belle promesse que constituent ses vingt premières minutes.

     Mais ce serait grossier de bouder son plaisir, tant de plaisir j’en ai eu durant cette agréable projection de juillet avec mes enfants. Quel bonheur de les entendre rire à gorges déployées à chacune des apparitions / répliques du chat Sox, qui est génial.

     Dieu sait que l’idée, pourtant, ne m’emballait au préalable pas des masses. Enfin pas moins que celle de faire un Toy Story 4 après le sublime final de l’épisode 3. Finalement j’ai préféré ce Pixar-là à un autre sorti cette année, Turning red, qu’on encense, à mon avis, beaucoup trop.

     A part ça, on ne le dira jamais assez, mais quel plaisir de revoir un Pixar en salle : Buzz l’éclair étant le premier du studio à sortir sur grand écran depuis le début de la pandémie. Foutue plateformes… Y a que sur grand écran que l’on profiter d’une telle animation, encore une fois, aux petits oignons !

Le chêne – Laurent Charbonnier & Michel Seydoux – 2022

04. Le chêne - Laurent Charbonnier & Michel Seydoux - 2022Crise d’épilepsie.

    3.0   C’était un petit coup de poker que d’emmener les enfants voir cela. D’une part car s’ils ont l’habitude de voir des docus animaliers à la télé, ils regardent souvent par intermittences. Ils glanent des images. D’autre part car c’est un film sans parole. C’est tout ce dont je savais. Vu le titre on se doutait qu’on allait voir la vie d’un vieux chêne, plutôt la vie sur et autour de ce vieux chêne.

     Mon fils a plutôt bien vécu la séance, surtout les aventures du petit écureuil. Il a aimé sursauter quand le balanin chevauche un crapaud qui ouvre soudain grand la gueule. Il a aimé voir des sangliers d’autant qu’on venait d’en voir un traverser la route devant nous quelques jours plus tôt. « C’était mignon » a-t-il dit en sortant.

     Ma fille a trouvé le temps très long. Distraite en grande partie par les mulots, l’épisode de la couleuvre ou celui de l’aigle coursant le pauvre geai. Et bien entendu requinquée pendant le chapitre bébés (marcassins, geais, mulot…). Mais globalement elle a passé son temps à me signaler qu’elle s’ennuyait.

     Ennui total pour moi aussi. Je vais tenter d’expliquer pourquoi. Charbonnier & Seydoux optent pour le docu sous forme de rollercoaster jusqu’à intégrer des séquences souterraines de champignons en CGI. Ils vont donc filmer dans les recoins, avec de minuscules caméras, j’imagine. Et quand ils simulent un temps orageux il n’est pas difficile de voir la faune effrayée, puisque c’est leur façon de filmer, de bouger la caméra, qui les effraie. C’est peut-être un mauvais procès, qu’importe ça m’a beaucoup dérangé.

     Ça et le fait qu’il n’y ait pas un plan qui dure plus de trois secondes. C’est un truc de monteur épileptique, pour tenter d’insuffler du rythme, de façon complément artificielle. C’est un film qui refuse le calme et la lenteur. Quand le serpent grimpe l’arbre, c’est un enchaînement de gros plans sur une faune pétrifiée, accompagnés d’une musique adéquate. Mais au final il n’y a aucun danger. La nature est vue comme un terrain de jeu rigolo pour tout le monde.

     C’est un film tout sauf documenté. Tout sauf contemplatif. C’est un tour de manège. Avec les attractions « inondation chez les mulots », « le geai millenium », « Comme un serpent sur la branche » et autre « Le mulot et le renard ». Entre ces attractions, on s’ennuie, on fait la queue – sans pouvoir parler – et on est abreuvé d’images jolies mais publicitaires, épileptiques.

12

Catégories

Archives

mars 2025
L Ma Me J V S D
« fév    
 12
3456789
10111213141516
17181920212223
24252627282930
31  

Auteur:

silencio


shaolin13 |
Silyvor Movie |
PHILIPPE PINSON - ... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Playboy Communiste
| STREAMINGRATOX
| lemysteredelamaisonblanche