3.0 Je n’aime rien de ce que fait Sfar au cinéma. Son Gainsbourg, ce qu’il a fait de mieux, tient 20min avant d’être désagréable. L’adaptation de sa propre et chouette Bd Le chat du Rabbin n’avait aucun intérêt. Et cette nouvelle adaptation du roman de Japrisot n’en a pas non plus. On voit tout venir à des kilomètres, que l’on croit ou non à la folie de La Dame. Et puis les dernières minutes archi explicatives sont d’un ridicule. Purge évitée de peu grâce à la présence de la belle rouquine Freya Mavor.
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La Dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil – Joann Sfar – 2015
Publié 9 janvier 2016 dans Joann Sfar 0 Commentaires5.0 Il y a une originalité dans ce biopic qui d’une part le rend attractif et peut-être plus intéressant qu’un biopic habituel, et d’autre part le rend plus foutraque, façon bande dessinée en quelques sortes, c’est l’intervention de ce Gainsbourg imaginaire, sorte de personnage Burtonien, personnage animé, qui suit le vrai Serge à sa trace. En un sens je me dis que c’est une idée intéressante.
Le film effectue une progression singulière, ne se contentant jamais vraiment de ses belles séquences. Très souvent on passe d’un moment de vie à un autre sans qu’on est eu le temps de vraiment profiter ni de vraiment s’ennuyer. On ne s’ennuie jamais dans le film de Sfar. Car il essaie au mieux aussi d’éviter le trop plein de références évidentes. Il y a un côté bordélique assumé que j’aime bien. Et dans le même temps, paradoxe : quelque chose me gêne aussi. C’est la progression Une rencontre/Une composition. Disons que le schéma est tellement attendu je trouve ça dommage qu’on le respecte lorsque l’on traite la vie d’un type aussi intéressant que Gainsbourg. Dans l’ensemble il y a donc des facilités mais je ne vais pas bouder mon plaisir ni l’émotion de quelques-unes unes des séquences offertes. Sans oublier que l’acteur qui interprète Gainsbourg, même s’il est un peu trop dans l’imitation, qu’il singe parfois, on sent qu’il s’investit aussi beaucoup et qu’il y a tout de même un acteur derrière. Aussi comme dans la vie de l’artiste, le film est un défilé de femmes. Il y en a une qui sort du lot, qui éclipse largement toutes les autres, c’est Laetitia Casta en Bardot. Elle est formidable. Cette façon qu’elle a de s’approprier le personnage, de chanter Bonnie and Clyde, d’interpréter Comic strip en effectuant une danse très sensuelle, où elle est aussi dénudée que dans le dernier Tsaï Ming-Liang. Disons que l’excitation que peut procurer certaines chansons de Gainsbourg est assez bien rendue ici.
Le film de Sfar agit quelque part, car je suis sorti avec l’envie immédiate de réécouter les albums du chanteur. Car c’est une évocation, plutôt une variation autour de ce Personnage. Un peu de son enfance, quelques unes de ses rencontres, ses compositions, ses instants médiatiques, ses problèmes de santé. Un peu comme l’était celui de De Caunes autour de Coluche. Ce dernier manquait de rythme et d’imagination. Au moins je n’ai pas l’impression d’avoir vu celui de Sfar des dizaines de fois. Il y a un véritable engagement je trouve. Et jamais le cinéaste ne se laisse déborder par son sujet. C’est un biopic sélectif et c’est bien mieux comme ça.