Archives pour la catégorie Joe Johnston

Captain America, First avenger – Joe Johnston – 2011

01. Captain America, First avenger - Joe Johnston - 2011Le cul de l’Amérique, prémisses.

   6.0   C’était le seul opus des Captain America que j’avais déjà vu, quelques mois après sa sortie je crois. J’avais évidemment détesté. En fait c’est vachement bien. Déjà parce que c’est Joe Johnston aux commandes et qu’il imprime sa personnalité, on y retrouve nombreux de ses fétiches motifs : La machine à déformer la matière (Le Dr Zola est la version nazie de Wayne Szalinski, le gentil papa de Chérie j’ai rétréci les gosses), la rupture temporelle (Il y a du Jumanji, là-dedans), le loser héroïque et la comédie romantique. Mais aussi car c’est un beau récit de héros qui n’a d’abord rien d’un héros, la crevette de l’armée qu’on choisira de transformer en super soldat pour ses velléités courageuses et sacrificielles. Le film est passionnant aussi parce que la majorité de l’action se déroule en temps de seconde guerre mondiale – Ce qui restera inédit dans l’univers Marvel – et qu’il faut affronter un super vilain nazi tellement super vilain qu’il opère en marge des directives d’Hitler dont il était d’abord le bras droit. Evidemment tout est probablement dans les bouquins mais c’est une belle idée que Johnston exploite bien, d’autant qu’après avoir endossé les traits d’Hugo Weaving – visage à jamais associé à La Matrice – Crâne rouge devient physiquement une sorte de fusion entre Voldemort et Dark Maul. Bref, il est flippant. Dans mon souvenir le film masquait mal son ultra patriotisme, mais c’est plutôt le contraire, tant il n’est pas si tendre avec l’Amérique (Beaucoup moins que dans Iron man, par exemple) qui considère le spectacle de propagande comme le plus importants des fronts – C’est d’abord là qu’on envoie le nouveau Steve Rogers : Promouvoir les obligations de guerre lors de show ridicules où il devra jouer « Captain America ». Et puis je le disais, le film glisse souvent vers la romance – Comme c’est le cas dans chacun des films de Joe Johnston, c’est une constante dans son cinéma de grand romantique – jusque dans ce coup de fil quasi final entre Steve Rogers (avant le crash) et Peggy Carter – Et quand tu revoies ça en sortant d’Avengers Endgame, ça fonctionne à plein régime : « You know, I still don’t know how to dance ». Emouvant, forcément.

Ciel d’octobre (October sky) – Joe Johnston – 2000

02. Ciel d'octobre - October sky - Joe Johnston - 2000Papa, j’ai rêvé des étoiles.

   8.0   Pour bien apprécier Ciel d’octobre, si un film sur de jeunes futurs miniers se rêvant acteurs de la conquête spatiale n’est pas un motif suffisant, il faut l’appréhender par l’angle de son créateur et donc le replacer dans l’après Chérie j’ai rétréci les gosses, l’après Jumanji et l’avant Jurassic park III. Je n’ai vu que quatre films de Joe Johnston à ce jour, mais je peux tous les relier entre eux : C’est déjà beaucoup de ce que je recherche au cinéma. Et même chez un gars comme Joe Johnston, qui n’a certes pas une vraie envergure de metteur en scène, mais qui fait des films très personnels, malgré leurs apparences de « film que tout le monde peut faire ».

     A de nombreuses reprises on peut donc sentir les échos à ses autres films, ne serait-ce que dans la place accordé au père, sa dureté mais aussi son rôle de guide, de modèle, de pierre angulaire : Il y a toujours une fragilité chez le père, et Ciel d’octobre pousse l’idée à son paroxysme grâce au toujours parfait Chris Cooper, fidèle responsable de mine persuadé qu’il n’y a rien de plus beau et noble dans la vie. Il y aussi une fascination pour la jeunesse aux rêves décalés, son appétit d’ailleurs : En ce sens, Homer Hickam (campé par le tout jeune Jake Gyllenhaal) est un mélange d’Alan Parrish, de Nick Szalinski, d’Erick Kirby. Il est aussi bien inventeur (Il fabrique des fusées) que désireux de trouver un trésor (l’objectif est de participer à un concours scientifique) qu’il est capable de se battre contre un monstre (Sa famille).

     Et pour être certain qu’on est bien chez Joe Johnston, un moment donné, Homer va au cinéma – Rappelons que le récit se déroule en octobre 1957 – et il va voir, je vous le donne en mille : L’homme qui rétrécit. Le chef d’œuvre de Jack Arnold, véritable fil rouge de l’œuvre de Johnston. Mais qu’importe finalement puisque Ciel d’octobre s’apprécie aussi pleinement au premier degré, à savoir un mélange de mélodrame (tout ce qui tourne autour de leur professeur de physique, incarnée par Laura Dern, la douceur de ce personnage et le mauvais sort qu’on lui réserve, c’est très émouvant) et de teen movie (Etrange d’y croiser Chris Owen aka Sherminator dans American Pie, la même année) inspiré de faits réels.

     C’est un film qui s’appuie beaucoup sur cette dichotomie passionnante d’une Amérique divisée, entre celle qui rêve de l’espace (Le film s’ouvre sur le lancement de Spoutnik 1) et celle tellement ancrée dans la terre qu’elle travaille sous terre, dans les mines, justement. Toute l’action du film se déroule donc dans une cité minière de Virginie, où les pères savent déjà que leurs fils reprendront leur flambeau, où les mères (au foyer) n’ont plus que leur peinture secrète pour rêver : La maman d’Homer dessine sur une cloison du salon, la plage d’une ile déserte, forcément. Et lorsqu’elle fait un palmier, on ne sait d’abord pas si c’est un derrick ou un trou de verre, perdus dans un univers inadapté. C’est très beau. Personnage magnifique, en plus, sacrificiel mais jamais sacrifié. Et tout le film est superbe du point de vue de ses personnages. On les aime tous. Bref, je m’attendais à voir un biopic un brin conventionnel, mais j’ai trouvé ça très beau.

Jurassic park III – Joe Johnston – 2001

24. Jurassic park III - Joe Johnston - 2001Isla Sorna, Spinosaurus et volière à ptéranodons.

   6.5   Je craignais que ce soit trop « un film de Spielberg pas réalisé par Spielberg » et je suis ravi de voir que c’est surtout un film de Joe Johnston tant on pense finalement moins au Monde perdu qu’à Chérie j’ai rétréci les gosses ou à Jumanji. Le garçon qu’on vient récupérer dans la jungle c’est très clairement Alan Parrish. Quant à la dimension comédie d’aventure on retrouve largement, dans son déroulement (les rebondissements, les personnages qui se séparent puis se retrouvent) le jardin des Szalinski. C’était déjà deux supers films de jungle, d’ailleurs, à leur manière, sauf que dans l’un il fallait rétrécir les personnages pour les y plonger tandis que dans l’autre il fallait faire venir la jungle à la ville, en jetant des dés. Il y a chez Joe Johnston une fascination pour le grand méchant, qu’il n’a pas perdue ici non plus. Il y avait le scorpion dans Chérie j’ai rétréci les gosses. Il y avait le chasseur Van Pelt dans Jumanji. Ici, le grand méchant c’est un dinosaure, forcément. Et là tenez-vous bien : Joe Johnston a les cojones d’en faire un méchant tel, qu’il butera l’emblème de celui de Spielberg, le tyrannosaure. Il s’agit donc du Spinausaure. Et c’est pas l’Indominuis rex et autres conneries qu’on a inventé ensuite, non c’est un vrai dinosaure, crocodilien, de la stature du T.rex, de force similaire. C’est juste qu’il affronte le T.rex et lui tord le cou, brutalement. C’est génial. J’imagine Spielberg en train d’écarquiller les yeux quand Johnston lui pond cette idée. Bref, il imprime sa patte. Et il l’imprime aussi sur les effets spéciaux, qui sont plus rudimentaires, mais qui font partie de la fabrication Johnston, qui fait davantage héritier de Jack Arnold qu’artisan du numérique. D’ailleurs le film s’ouvre sur une scène en clin d’œil direct à l’ouverture de L’homme qui rétrécit, avec ce bateau qui traverse la brume. Et surtout et bien que ce ne soit pas ce qui soit de plus réussi ici – car sans doute Johnston s’est vachement plus amusé avec les dinosaures – c’est une comédie de remariage voire de la screwball comedy. Soit déjà ce qu’étaient Chérie j’ai rétréci les gosses et Jumanji, chacun dans leurs styles. Ce qui m’amène à croire que le final, dans les eaux, est un hommage hénaurme à African queen, de John Huston. Je m’emballe sans doute hein, mais j’adore ce mec. Peut-être même plus que le Spielberg du Monde perdu, tant sur le simple terrain de jeu d’aventure pour toute la famille,  pour le dire grossièrement, il me semble infiniment plus généreux, même si l’écriture, la production et le tournage de ce film restent on ne peut plus chaotique. Certes. Je n’attendais tout de même pas qu’il s’impose autant sur un Jurassic park, troisième du nom. C’est donc une (très) bonne surprise. Pour moi, en tout cas. Mon fils, lui, ne cesse de me répéter « Le 3 il est nul, papa » : Il ne s’est pas remis qu’on lui tue son tyrannosaure d’amour.

Chérie, j’ai rétréci les gosses (Honey, I Shrunk the Kids) – Joe Johnston – 1990

25. Chérie j'ai rétréci les gosses - Honey, I Shrunk the Kids - Joe Johnston - 1990Quand je serai petit.

   10.0   Revu comme quasi chaque année cette merveille absolue aux multiples casquettes puisque c’est à la fois une double comédie de remariage, une drôle de comédie de voisinage, une élégante comédie romantique, une jubilatoire comédie d’aventures. C’était l’un de mes films préférés quand j’étais gamin. Et ça l’est toujours aujourd’hui. Je trouve ça toujours aussi beau, inventif, joyeux, émouvant, intelligent.

     Visionnage à la saveur très particulière cette fois puisque accompagné de mon fiston, qui a été happé d’un bout à l’autre – J’avais l’impression de voir mon moi de vingt-cinq ans plus jeune à travers ses yeux – tout en posant plein de questions, faisant tout un tas de remarques, sur le bestiaire principalement, j’ai adoré. Il n’a même pas relevé les deux/trois gros mots disséminés, c’est dire s’il était dedans.

     Lors de l’un de mes nombreux revisionnages, j’avais écrit il y a quelques années que c’était un super film d’aventures pour enfants avant tout et l’un des premiers films que je montrerais à mon fils à coup sûr. On y est. C’est  très drôle, pertinent, plein de rythme et de trouvailles en tout genre avec la jubilation permanente du décor trop grand pour les personnages, mais dans lequel ils finissent par davantage s’adapter et à vivre ensemble, qu’au sein de leur propre famille. Au sein duquel ils finiront par former une chaine d’amitié, avec leurs corps, pour survivre (à la tondeuse) comme il en était de même dans Les goonies, quelques années avant lui.

     Si le film est une digne relecture non dissimulée du sublime L’homme qui rétrécit, j’y ai cette fois vu un gros clin d’œil à Tarantula, l’autre film fantastique de Jack Arnold, dans la mesure où Wayne Szalinski pourrait être un collègue éloigné du Professeur Gerald Deemer avec le désir miroir de révolutionner dans un but économique : Miniaturiser ou gonfler la matière, c’est dans chaque cas soulager, et donc chaque fois très maladroitement et dangereusement, les menaces de l’accroissement de la population.

     Concernant L’homme qui rétrécit, le film offre de gros clin d’œil à l’image de la scène de l’arrosage automatique, ces gouttes d’eau géantes qui rappellent celles provoquées par la fuite du ballon d’eau chaude dans la cave de Scott Carey. Et clin d’œil parfait à la fin existentialiste lorsque Ross Thompson trouve curieux que la lune ait la même taille qu’on soit grand ou petit. Et ce n’est ni gratuit ni un simple hommage grossier, c’est surtout pour ériger le garçon contre son père et ses préjugés simplistes.

     La thématique du miroir prend aussi effet à travers l’opposition des deux familles et sa belle galerie de personnages, où les deux plus jeunes garçons (le sportif débile et l’inventif autiste) sont le reflet craché de leurs pères. Au passage, si chaque adolescent est d’abord dans sa propre bulle, le récit extraordinaire va leur permettre de s’épanouir en groupe le temps d’une journée de galères, le temps d’une aventure impossible dans le jardin d’un pavillon résidentiel qui prend des allures de jungle amazonienne.

     Avec une multitudes de rencontres merveilleuses, occasionnant des glissements de genre en permanence : Le comique avec la fourmi, le rollercoaster avec l’abeille, l’épouvante avec le scorpion, le happy end grâce au chien. Et cette idée, constamment géniale, de faire un film d’aventures dans un jardin comme s’ils étaient en forêt. Avec cet immense terrain de jeu et de danger, vieux jouets perdus ici et là, dalle du jardin comme une falaise repère, torches mégot, tempête arrosage automatique, ouragan tondeuse à gazon. Quelle merveille!

Jumanji – Joe Johnston – 1996

19. Jumanji - Joe Johnston - 1996« Dans la jungle tu attendras, un cinq ou un huit te délivrera »

   7.0   Ravi d’avoir revu ce « film pour enfants » auquel j’étais très attaché étant gamin. Le film étant sorti en 1996, j’imagine que ça s’est joué sur un laps de temps très court en ce qui me concerne vu que je ne me vois pas découvrir ça après mes douze ans, pendant ma découverte de Scream, si tu vois ce que je veux dire. Si je l’aime toujours c’est cela dit probablement pour ça : Je n’étais pas si petit contrairement à mon amour pour Hook, qui s’est évaporé brutalement quand je l’avais revu il y a quelques années.

     Toujours est-il que Joe Johnston, le réalisateur de Chérie j’ai rétréci les gosses, est à la barre de ce film d’aventures destinés aux gosses et trouve encore le moyen d’insuffler une dynamique forte, de créer un univers riche, très identifiable, avec quelques belles idées dans la transformation des intérieurs, notamment – Cloisons recouvertes de lianes faisant résonner la maison comme une jungle, planchers flottants, déluge craché du plafond. Il faudra juste pas être trop regardant sur les diverses apparitions d’animaux tant les effets visuels ont pris un sacré coup de ringardise, je pense surtout aux singes et aux rhinocéros, en image de synthèse bien dégueulasse.

     Le récit, lui, s’articule sous forme de boucle, autour d’une comédie romantique perturbée par la temporalité – Quand le romantisme de Chérie j’ai rétréci les gosses (La grande sœur Szalinski et le grand frère Thompson) était lui activé par le changement de décor. Après la découverte du jeu, il faudra à Sarah (terrifiée par des chauve-souris) et Alan (littéralement dévoré par le jeu) attendre 26 ans pour que deux autres enfants (dont Kirsten Dunst, toute jeune) les délivrent de leur solitude respective et fasse éclater cette histoire d’amour suspendue (façon comédie de reflirtage en guise de remariage) au milieu d’une somme d’embûches qui pourraient être le reflet d’une vie entière de galère.

     Si le film est relativement bien huilé pour plaire aux enfants et suffisamment inventif pour séduire les grands, il y a au moins une idée farfelue qui le traverse (Et ça pour le coup je n’en avais aucun souvenir) : Faire jouer le rôle du père (d’Alan dans le passé) et du méchant chasseur (dans le présent, celui de Judy et Peter) par le même acteur, à savoir Jonathan Hyde (aka Ismay dans Titanic). Je pense qu’il y a quelque chose à analyser sur la peur du père et le transfert des névroses. Lors de sa première apparition, le chasseur tient d’ailleurs des mots similaires à celui de son père jadis (En VF : « Tôt ou tard il faut affronter son adversaire ») qui le poussait à faire face à la bande de garçons qui le persécutait. Alan quittait (Il est avalé par le jeu le même jour) le monde sur une pression morale exercée par son père, il le retrouve sur une pression physique (le chasseur veut le tuer) exercée par un sosie de son père.

     Au delà de ça, c’est un film mignon comme tout, très dynamique, un peu nunuche, parfois très drôle (Il faut dire que les présences de Robin Williams et Bonnie Hunt redonnent du peps) bref on ne s’ennuie pas. Ajoutez à cela quelques références pour le geek-cinéphile, avec deux évidents clin d’œil à Jurassic Park (Le regard de la tante, sortant lentement de sa voiture, choquée par le troupeau ; celui de Judy observant le lion, tétanisée, comme Lex observait le Tyrannosaure) et un autre à Jaws (L’affrontement avec le crocodile). Reste à savoir ce que la suite, sortie au cours de ce mois de décembre, avec entre autre Dwayne Johnson et Jack Black, nous réserve.


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silencio


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