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Les galettes de Pont-Aven – Joël Séria – 1975

12. Les galettes de Pont-Aven - Joël Séria - 1975« Tu sens la pisse toi… Pas l’eau bénite ! »

   7.0   Sans être familier du cinéma de Séria (Je le confesse, je n’ai jamais vu Comme la lune) ni de ses Galettes de Pont-Aven, je dois reconnaître que c’est un (drôle de) film unique en son genre, truculent, gaulois, misogyne, libertaire, pittoresque. Un film vers lequel il m’arrive souvent d’avoir envie de revenir. C’était ma troisième fois, je crois, pas plus.

     Le film s’en remet beaucoup à l’immense Jean-Pierre Marielle, qui campe ici un représentant en parapluies et ombrelles, érotomane dépressif, se rêvant peintre à la Gauguin, plongé dans un road-movie forcé (son véhicule est immobilisé après qu’il ait tapé un sanglier, bien que les autochtones lui certifient qu’il n’y a pas de sanglier dans la région) et plutôt statique, dans le fin fond de la Bretagne. Il y fera tout un tas de rencontres pas banales : Un peintre pervers, une pute bigouden, un pèlerin perché. Et réapprendra à vivre. Oublier sa vie morne de Saumur pour une vie folle à Pont-Aven.

     Ce qui me plait tant c’est le pouvoir que le film dégage en tant que document d’une époque et d’un lieu. De la France giscardienne et de la campagne bretonne. J’y retrouve ce qui me fascinera tant dans Un moment d’égarement, de Claude Berri, aussi avec Marielle : Cette attention aux intérieurs, les nappes cirées, les papiers peints, les meubles télé-bar, la déco en général.

     Et le reste : Les routes, les bourgs, les vrais gens, les voitures, les bars, les cigarettes, les moustaches, les toisons pubiennes bien garnies et les culs. Les vraies galettes. Le sujet du film, puisque Marielle aka Henri Serin en est dingue : « J’ai jamais rien vu de plus beau, on dirait un Courbet » dit-il à Angéla. « Oh comme elles sont fermes ! On dirait des petites pommes » dit-il à Marie.

      « Ah nom de dieu de bordel de merde ! » Voilà un film impossible à refaire aujourd’hui. Ne serait-ce que pour ce qu’il véhicule de la quête de bonheur vagabond de son personnage : La peinture, les culs des femmes et vendre des galettes sur la plage en arborant fièrement le marcel blanc.


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silencio


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