6.0 Pourquoi j’aime Polly et moi ? Tout d’abord parce qu’il ne baisse jamais de régime, et c’est d’une importance capitale dans la comédie. De ne pas s’abandonner à un sentimentalisme malvenu, à en délaisser les capacités rythmiques. Ces derniers temps les seuls à pouvoir se vanter de réussir cet examen c’est cette fameuse bande Apatow (Supergrave, En cloque mode d’emploi, Sans Sarah rien ne va…) ou encore les indécrottables frères Farelly (Fous d’Irène, Deux en un…). Polly et moi à lui aussi sa ligne de conduite, il ne la lâche pas. Point positif et surtout rare. Et il a une autre grande qualité c’est son désir de dire merde à tout. Ces conventions, ces chiffres, ces vies planifiées (la vie de Ben Stiller). A embrasser quoiqu’il arrive un dessein de vie improvisée, pulsionnel (la vie de Polly, et même du futur assuré casse-cou base-jumper). Dans Polly et moi ce qui choque ce ne sont pas ces vies marginales et impulsives mais bien cette vie toute faite (la paranoïa, ce petit confort, le matérialisme permanent, la volonté de tout calculer, ne jamais être surpris) symbolisé par ce très bon Ben Stiller, plutôt en retenue d’ailleurs à côté d’un Philip Seymour Hoffman, bourrin et lourdaud en pleine folie Stilleriste, qui le remplace. Je me suis donc surpris moi-même à être touché et par Stiller (avec qui j’ai du mal) et par Aniston, laquelle je ne supporte habituellement pas du tout. Et puis le film a cette façon d’envoyer paître le mariage, ses coutumes et tout le toutim – par dans un premier temps l’idée du mariage avorté le lendemain de la nuit de noce pour tromperie, puis à la fin l’idée du mariage oublié, tout au moins mis de côté, se connaître, profiter du bonheur du couple étant hautement plus important – qui le différencie d’un 27 robes par exemple qui crachait là-dessus pendant 90 minutes avant de finalement lui rendre grâce. Polly et moi est un super film je trouve.
- Accueil
- > John Hamburg