Vengeance silencieuse.
4.5 Trois (récents) crus de Noël, sinon rien. On ouvre le bal avec le dernier John Woo, disponible sur Prime. L’histoire de la vengeance d’un père ayant perdu son fils, la veille de Noël, durant une fusillade entre gangs, qui se met en tête de liquider tout le cartel un an plus tard.
C’est un film très bancal. Il y a déjà cet interminable build-up qui rappelle le long ventre mou de La sanction, de Clint Eastwood. Mais au moins on avait Clint Eastwood. Là il faut se fader une endive de classe mondiale. Il y a aussi ces flashbacks surexposés hideux. Il y a un flic (joué par Kid Cudi) qui sert absolument à rien. Et tout un tas d’autres problèmes.
Le film aurait dû épurer davantage. Là il a clairement le cul entre deux chaises. On retiendra quelques moments : La première grosse baston dans la maison, entre garage, cuisine et salon. Même si Fincher, dans The killer, quelques semaines plus tôt, avait fait nettement mieux. La scène dans l’escalier à la fin et son plan séquence aussi impossible qu’il est trafiqué : Là encore on avait eu droit à une séquence autrement plus impressionnante dans le dernier James Bond.
Mais il y a aussi le plaisir du silence. Ça ne parle pas, en grande partie car son héros est muet après avoir reçu une balle dans la trachée. Mais bon ça permet surtout de constater que c’est souvent très laid cette image numérique. Bref, l’ironie veut que si John Wick s’inspire allègrement de John Woo, John Woo lui n’arrive plus à la cheville de John Wick. Pour moi c’est niveau du dernier Argento, en gros. Rien de honteux, mais aucun intérêt.