4.0 C’est à la fois affligeant et pathétique tout en étant au bout du compte, à quelques instants, et parce que le premier volet m’a toujours fait marrer, assez savoureux dans son genre. Après voilà ce n’est qu’une copie du un, avec les mêmes gags, quinze ans après. Quinze ans de retard. Et ils prennent chers les pauvres Jim, Kevin, Finch, Oz et Stifler. Non pas physiquement, de toute façon déjà à l’époque ils faisaient trop vieux pour être en terminale. Non là le problème c’est qu’ils essaient de refaire plus jeune qu’ils ne l’étaient quinze auparavant ce qui crée un décalage assez ridicule. C’est un best of nostalgique avec le retour de tout le monde, de Nadia à Sherman, et j’en passe, c’est démodé, ça fait très early 2000’s et encore…
Et depuis, des films sur les trentenaires il y en a eu, et des mieux, plus intelligents, de Knocked-up à Bridesmaids, là je me rends compte que Apatow a laissé tout le monde derrière. Sauf Araki, peut-être, attendons seulement qu’il abandonne ses petits jeunes délurés… Et puis ce que j’aime chez Apatow c’est la trivialité de la scène trash, imagée ou dialoguée. On peut balancer une avalanche de fuck et montrer un vagin en gros plan, pas grave, ça se fond dans l’ensemble, ce n’est pas vulgaire car ce n’est pas filmé différemment. Dans American pie, dès qu’on dit bite et couille ou qu’on montre une teub c’est pour créer un gag et l’ériger en trophée. C’est vulgaire. Il y avait déjà cela dans le premier de la saga mais la truculence et la générosité des vannes faisaient mouche malgré tout.
On a bien rigolé quand même, mais parce qu’on était plusieurs devant et plusieurs à connaître les répliques en Vf du premier volet. Tout seul je pense que ça m’aurait bien gonflé donc je comprends qu’on trouve ça atroce. Car il faut s’attendre à ce qu’un mec fasse caca dans une glacière, à ce qu’une bite soit écrasée sous un couvercle de casserole transparent, à ce qu’un gars foute les doigts dans la bouche de son pote barbu en l’assimilant à un vagin, à ce qu’un type se fasse surprendre par son fiston en train de se branler dans une chaussette… bref c’est gras, gras et gras et comme toujours, d’une finesse sans nom.