Publié 26 septembre 2024
dans Julien Leclercq
Le convoi de l’ennui.
1.0 Avant de me coltiner ce nouveau film (nouveau remake ou nouvelle adaptation, selon votre choix) j’ai revu l’original (enfin, la première adaptation) de Henri-Georges Clouzot. Autant j’avais vu son remake (Sorcerer, aka Le convoi de la peur de William Friedkin) une dizaine de fois, c’est l’un de mes films préférés, autant le Clouzot je ne l’avais vu qu’une fois (je lui préfère par exemple Les diaboliques ou La vérité) probablement car j’aimais peu son heure d’installation. Elle m’est apparue beaucoup plus réussie et fluide, cette première heure, cette fois. C’est vraiment un grand film.
La version de Julien Leclercq parvient à faire se retourner dans leur tombe Georges Arnaud, Henri-Georges Clouzot & William Friedkin. Quel talent ! Plus sérieusement j’ai profité de cette sortie Netflix pour lire le roman, je ne l’avais jamais lu – mais ai toujours eu envie, étant donné ma passion absolue pour Sorcerer. La lecture m’a un peu déçu, pour être honnête. Bon, c’est pas le sujet : comme prévu, puisque Julien Leclercq est un gros tâcheron, ce nouveau film est une catastrophe. Un énième machin de plateforme, réalisé comme un épisode de Fast and Furious, avec Alban Lenoir & Franck Gastambide, quelque part entre Balle perdue et un produit Olivier Marchal. L’enfer.
Publié 5 mars 2019
dans Julien Leclercq
The boring bouncer.
3.0 Comme d’habitude avec Leclercq ça n’a presque aucun intérêt. Je ne comprends pas ce qu’on peut trouver à ce réal, qui n’est qu’un recycleur, parfois un peu habile (Gibraltar) parfois carrément grotesque (L’assaut). Le mec fait du sous Marchal, quoi, c’est dire le niveau. Ici, tout ce qui pouvait rendre le truc un tout petit peu intéressant, à savoir la dimension théorique autour de Jean-Claude Van Damme, tout ça est mal traité, voire pas traité du tout. Le film aurait pu utiliser son corps en tant que matière cinématographique, mais non, lui ou quelqu’un d’autre ça ne change rien. C’est pas La mule, quoi. Leclercq est trop occupé à dynamiser l’action à renfort de clins d’œil, au point qu’il en oublie d’écrire des dialogues, tous hallucinants de ridicule. L’ouverture cite donc The wrestler (le garde du corps filmé de dos dans les coulisses d’une boite de nuit) mais aussi Miami vice : Mais la sublime chorégraphie nocturne en étoile qu’en tirait Mann est ici saccagée par une image racoleuse et un découpage affreux. La toute fin, elle, cite tellement ouvertement celle de Drive, que c’en est gênant. Ce ne sera d’ailleurs pas la seule référence au film de Refn, puisque lors d’une course-poursuite dans un parking, Leclercq fait s’arrêter la bagnole toux feux éteints comme le faisait Gosling dans l’ouverture magnifique de Drive. Un moment donné, il y a une fabrication de faux billets, évidemment on pense à Police fédérale Los Angeles, et évidemment ça n’aide pas vraiment le film de Julien Leclercq. Et la dernière partie dans l’entrepôt rappelle davantage la fin de la saison 2 de Braquo ou celle d’Equalizer, avec Denzel Washington. Ça lui va mieux d’être comparé à des daubes, finalement.
Publié 20 avril 2017
dans Julien Leclercq
Le coup était presque parfait.
4.0 On est dans le film de braquages classique de chez classique. Et dans le film hommage, tant il semble de plus en plus évident que Leclercq n’a rien mangé d’autre que du Mann ou du Melville – Sami Bouajila ici est un quasi copié-collé de Delon dans Le samouraï. Ceci dit, et à l’instar de Gibraltar, le film n’est pas désagréable. Il est plus ramassé aussi. Il y a d’abord une affaire de braquage de fourgon de passeports vierges, qui se déroule sans encombres jusqu’à une faute ultérieure de l’un de ses membres. Puis le braquage d’un Go-fast pour le compte de caïds qui les menacent de s’attaquer à leurs familles respectives. C’est à la fois très chiadé et ultra éculé. Mais on ne s’ennuie pas, d’autant que le film ne dure qu’1h17, générique compris.
Publié 6 mars 2017
dans Julien Leclercq
Infiltré malgré lui.
4.0 Encore un qui croit renouveler le genre, devenu moribond, du polar à la française. Chrysalis et L’assaut c’était horrible et c’était déjà lui. Gibraltar est un peu plus intéressant, déjà parce que le film se déroule à Gibraltar, endroit très cinégénique, même via la caméra de ce tâcheron de Leclercq, mais aussi parce qu’on y suit un pauvre type, qui tient une guinguette et qui pour palier à de gros problèmes financiers accepte de se retrouver agent de renseignement pour les douanes françaises, d’abord en livrant des informations puis en rencontrant de dangereux trafiquants de drogue. De renseignements en infiltrations, échanges et manipulations, le film se suit agréablement, à raison d’une réalisation extrêmement classique, jamais tape à l’œil non plus, mais on aurait rêvé d’un vrai cinéaste aux manettes, qui aurait écrit de super personnages et crée de la densité accompagnés de séquences mémorables. C’est comme pour La French de Jimenez (Qui était un peu mieux quand même) on sent que les mecs rêvent de Mann et Melville, mais ne leur arrivent pas à la cheville. Le film se base sur l’histoire vraie d’un français expatrié à Gibraltar, Marc Fiévet, qui avait raconté son histoire dans un livre en 2003. On a l’impression que c’est tout ce qui intéresse Leclercq : Raconter une histoire vraie – Comme pour sa purge, L’assaut. Il ne transcende rien et j’imagine (car je n’ai pas lu le bouquin) ne raconte rien de plus ou de différent que ce qui apparait dans la plume de Fiévet. Les acteurs, quant à eux, font le job, sans plus.