Nottingham comrades.
6.0 Du Free Cinema anglais exactement comme je me l’étais imaginé, décrivant la classe ouvrière avec acuité et complexité, dévoilant un Nottingham inédit et donc une Angleterre qu’on ne reverra jamais comme ça dans le cinéma british pas même dans le cinéma de Loach à venir – Si ce n’est peut-être dans l’œuvre autobiographique de Bill Douglas. A l’image d’Arthur – incarné par un Albert Finney encore inconnu, puisque c’est sa première apparition au cinéma – les ouvriers n’ont pas la passivité qu’on leur prête souvent au cinéma, ils sont déterminés, ont des aspérités, s’érigent autant contre la rigidité d’une société bourgeoise monarchique, le conformisme du petit patronat (Si Arthur couche avec la femme de son chef de chantier, ce n’est pas un hasard) que contre le modèle ouvrier imposé par leurs parents. C’est à la fois hyper réaliste et filmé comme du reportage, dans des décors naturels, mais aussi habité par une tendresse, un romantisme un peu morbide, qui en font un mélodrame hybride, un peu inégal mais essentiel dans le cinéma des années 60.