Publié 20 octobre 2021
dans Karim Dridi
Va et meurs !
5.0 Dans la lignée de Khamsa, Karim Dridi dresse le portrait d’une jeunesse armée dans les quartiers nord de Marseille. Le gamin évadé de la DDAS est remplacé par un diplômé en droit, de retour dans sa famille où il assistera au meurtre de son frère et intégrera un gang pour le venger. Les exécutions à ciel ouvert sont légion à chaque coin de rue, la drogue circule partout, les flics de la BAC font des descentes et échangent de la dope ou du blé avec les chefs de bande. Chouf ressemble un peu au Prophète d’Audiard : un polar en immersion, mais le soleil de Marseille a remplacé les murs de la prison. C’est violent, brut, désespérant. Difficile de s’attacher à qui ce soit là-dedans. Et c’est un peu trop répétitif : Comme si chaque petit arc narratif conduisait systématiquement à un cadavre, façon Elephant, d’Alan Clarke, le talent théorique et allégorique en moins, évidemment.
Publié 9 décembre 2008
dans Karim Dridi
6.0 Karim Dridi raconte les mes(aventures) du jeune Marco, évadé d’un foyer de la DDASS, qui a décidé de revenir aux sources, dans ce camp gitan de Marseille surplombé par un échangeur d’autoroute. Si dans un premier temps décide t-il de revoir ses potes, sa famille (sa mère le rejette depuis qu’il a mis le feu à la caravane familiale) et être au chevet de sa grand-mère mourante, il va très vite reprendre ses marques et faire les 400 coups dans les rues, en volant, trafiquant, pariant afin de survivre. Dridi, s’il démontre cette solidarité générale du camp, n’omet pas de souligner pour autant le racisme entre les communautés, le refus d’acceptation d’autrui. Et s’il force parfois le trait dans sa démarche scénaristique, son Los Olvidados à lui est évidemment un film à voir, déjà uniquement pour son scope lumineux, sa photo de la ville flirtant avec le sublime.