Secret, deuil et retrouvailles.
4.0 Ravi de retrouver Morjana Alaoui qui illuminait Marock, le premier chouette film de Laila Marrakchi (Qu’il faudrait que je revoie, tout de même, mais j’aimais son énergie féminine, sa totale légèreté brisée par l’irruption soudaine du mélo) avant d’être au coeur du tord boyaux Martyrs. Bon, Rock the casbah a très peu à voir avec Marock, on est plus dans un carrefour entre du Danièle Thompson et de la telenovela : C’est pas très bien joué, les dialogues sont mal écrit et il y a zéro idée de mise en scène. Il s’agit d’une histoire de retrouvaille familiale pour les funérailles du patriarche, avec tous les stéréotypes du genre : petits affrontements entre soeurs, banales discussions nostalgiques, clashs entre générations, mais les joutes verbales sont sans relief et l’atmosphère est désincarnée. En filigrane couve un lourd secret sur une quatrième soeur qui s’est suicidée il y a longtemps, mystérieusement, que le film va s’amuser a faire éclore, histoire d’apporter un peu de matière mélodramatique a un récit jusqu’ici trop binaire. La lourdeur des chapitres n’aide pas à ajouter de la subtilité. Les musiques non plus : On va jusqu’à balancer du Antony & the Johnsons lors de la mise en terre et sur des travelling larmes, bref c’est d’une grande finesse. Les quelques passages pseudo surréalistes qui émaillent ces trois jours de deuil (apparitions du défunt grand père en conteur interprété par Omar Sharif) ne sortent pas le film de sa torpeur ni de sa mièvrerie, au contraire. Sur un sujet similaire Rendez vous à Atlit était autrement plus intéressant. Mais malgré tout ça et son côté Petits Mouchoirs ça reste mignon, doux (malgré l’apparente âpreté du sujet), réconciliateur. Assez touchant, même, dans la relation entre les deux mères.