See evil.
5.5 The Insibile man se situe moins dans la roue des précédentes adaptations de H.G.Wells (Whale, Carpenter, Verhoeven…) que très clairement dans la lignée de ces nouveaux petits maîtres de l’horreur à l’américaine, à savoir Jordan Peele (Get out, Us) ou Ari Aster (Hérédité, Midsommar) puisque c’est l’ambiance pesante qui le guide, de savants mouvements de caméra (à deux doigts de la pose) et une gestion adroite de la durée des séquences, de la dissémination des surprises. C’est bien fichu, joli, flippant. Cette épure du décor et ce refus des effets ostentatoires séduisent. Mais contrairement aux films suscités ça ne fonctionne pas très bien. D’abord parce que le film se repose beaucoup sur la présence silencieuse d’Elisabeth Moss : On ne voit qu’elle et le casting autour d’elle n’est vraiment pas bon. Ensuite car la construction manque à la fois d’originalité et de folie. On aimerait que le film soit davantage gagné par la fièvre d’un It follows que par la torpeur d’un Conjuring. Je schématise, évidemment, mais il y a vraiment un problème dans la dynamique et la mise en place de son crescendo. Du coup le film ennuie quand on voudrait le voir exploser et un peu à l’image de la séquence finale, il n’enfonce jamais le clou. Bref c’est petit bras. Il y a de beaux moments de sidération, toutefois, mais ils sont noyés dans un ensemble un peu trop corseté pour véritablement marquer. Mais bonus pour l’avoir découvert en plein confinement contre le Covid19.