Archives pour la catégorie Léonor Serraille

Un petit frère – Léonor Serraille – 2023

24. Un petit frère - Léonor Serraille - 2023Mère et fils.

   8.0   Fresque familiale s’étirant sur une vingtaine d’années, Un petit frère suit une femme, Rose et ses deux enfants, Jean et Ernest, de leur arrivée en France en 1989 depuis Abidjan, dans leur quotidien entre Paris et Rouen.

     Le film est découpé en trois parties, chacune focalisée un peu plus sur l’un d’eux, Rose d’abord, puis Jean et enfin Ernest, tout en respectant la linéarité, les époques. Ce sont des marqueurs plutôt que des chapitres, en somme. Il y a aussi de grandes ellipses, qui permettront de faire entrer Stéphane Bak (Jean adulte) et Ahmed Sylla (Ernest adulte).

     Moi qui avais été un peu mitigé devant Jeune femme, le premier film de Léonor Serraille, je trouve que celui-ci est très beau à tous les niveaux : merveille d’écriture, de mise en scène, de photo, de lumière, d’interprétation. Le film surprend tout le temps, soit par une situation, une tournure de scène ou la durée d’une séquence.

     Dans son amplitude aussi : C’est un beau film à la fois naturaliste et romanesque. Un film hors des clous, un film d’aventurière, qui se relance, se renouvelle en permanence. À ce titre, la toute fin est incroyable, dense, bouleversante et clôt le film (en donnant vie à son titre) – et non l’histoire de cette famille – de façon magistrale.

Jeune femme – Léonor Serraille – 2017

09. Jeune femme - Léonor Serraille - 2017Les tribulations de Paula.

   5.5   Sur le papier, c’est un premier film entièrement calibré pour moi. L’impression que je vais revivre une séance similaire à La vie au ranch, à La bataille de Solferino. Deux films que j’aime infiniment et qui sont aussi de premiers longs métrages. Deux films sales, bruyants, pas toujours aimables (voire détestables, par moments) mais sommés de trouées folles (parfois bouleversantes) et le plus important : deux films tellement drôles, tellement aventuriers, tellement pas comme les autres tentatives girly du genre.

     Jeune femme ne m’attirait pas uniquement car il semblait dire merde à tout, aux normes, à Paris, au monde, il m’attirait mais aussi parce que la jeune femme en question était incarnée par Leatitia Dosch, sublime dans le film de Justine Triet cité ci-dessus. Et puis aussi parce que la jeune femme en question, Paula, a 31 ans. Pile mon âge. Impossible de faire plus bel alignement de planètes.

     Mais pour ne pas te mentir, je restais méfiant. L’aspect « film d’une génération » + « Révélation » mais aussi le côté Caméra d’Or, sans doute. Il y en a parfois de belles (Stranger than paradise, Suzaku, Hunger) mais il y a aussi des trucs ni faits ni à faire (Les bêtes du sud sauvage, Toto le héros). Si je n’ai rien contre celle de l’an dernier, le film d’Houda Benyamina, j’avais franchement peur que Jeune femme fasse l’effet – dans l’énergie s’entend – d’un autre Divines.

     Et c’est une déception. Je n’ai jamais réussi à entrer dans la dynamique du film, je n’ai jamais réussi à percer le mystère Paula. Leatitia Dosch donne pourtant beaucoup de sa personne mais j’ai l’impression qu’elle est seule, rarement épaulée, si ce n’est par le chat, en tout cas pas par cette réalisation atone et des partis pris désagréables, si tant est qu’il y en ait. Chez Letourneur et Triet on redistribuait continuellement les cartes, il y avait des virages forts, des séquences qui s’étiraient, des idées de mise en scène partout. Là ça tourne en rond, ça se répète comme des brèves saynètes mises bout à bout : Paula et Joachim, Paula et le chat, Paula qui danse, Paula au royaume des culottes, Paula et Yuki, Paula et le chat, Paula qui danse, Paula et sa mère, Paula au royaume des culottes, Paula et Yuki, Paula et le chat, Paula qui danse, Paula et sa mère, Paula et Yoachim. J’exagère puisqu’en les énumérant, je me rends compte que je n’ai ni parlé d’Ousmane, ni de Lila, qui sont probablement les deux plus beaux personnages du film. Je comprends pas que le film n’ait pas creusé avec eux, plutôt que de nous montrer le retour de Joachim (franchement sans intérêt) et la déception (Pareil on s’en tape de cet élément de scénario) de Yuki.

     Et puis Leatitia Dosch joue un peu trop comme Vincent Macaigne, c’est assez agaçant, ça devient la norme ce jeu hésitant, répétitif, impulsif. Pourtant je la trouve vraiment géniale dedans, moins le personnage qu’elle incarne (Qui rappelle aussi bien les personnages de Rosetta, Pauline s’arrache, The pleasure of being robbed) que dans sa façon de l’incarner, toujours sur la brèche. On verra ce que la cinéaste fera ensuite et j’espère qu’elle me fera mentir mais pour le moment j’ai l’impression d’avoir vu un film avec Leatitia Dosch mais pas trop un film de Leonor Seraille.


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silencio


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