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Les revenants – Saison 2 – Canal+ – 2015

12036706_10153237843712106_8212369495162862245_nLes égarés.

   3.0   C’est une immense déception. Alors au-delà de l’attente provoquée par une première saison de haute volée et au-delà du break trop imposant qui la sépare de son excitant retour, Les revenants, second acte, ne parvient jamais à susciter autre que du désarroi et de la confusion. Certes, l’ambiance aussi ouatée que pesante plane toujours, certes la mise en scène de Fabrice Gobert maintient ses quelques instants de belle inspiration, certes le mystère et la sidération qu’il provoque s’immisce parfois, il n’empêche que dans sa globalité, le récit est bien trop dilaté, les agencements mal fichus, notamment dans ses enchainements au sein d’un épisode autant que d’un épisode à l’autre. Ce qui fonctionnait à merveille il y a trois ans s’est quasi entièrement évaporé : Les liens entre les personnages sont plus diffus, les ponts scénaristiques, surtout entre les années (de nombreux retours en arrière peu fulgurants) sont soit téléphonés, soit indigestes. Et puis tout bêtement, il n’y a plus grand-chose de stimulant là-dedans, on attend que ça se passe. Tout ce qui tourne autour d’Adèle et Simon piétine, même chose avec Julie et Victor. On retient davantage ce qui se déroule chez les Séguret même si l’on a continuellement la sensation que ça pourrait être cent fois mieux raconté. J’aime beaucoup Laurent Capelluto, mais là ce flic qui met huit épisodes à accepter l’idée que les morts soient revenus, au secours. Les nouveaux venus – et connus – Aurelien Recoing et Laurent Lucas campent des personnages quasi transparents. Je peux continuer, l’inventaire est long. Reste que ça se regarde, que ça tient suffisamment en haleine, que formellement c’est tout de même pas dégueulasse. L’épisode 4 centré sur Virgil est très beau. Le 7 il y a aussi quelque chose. Mais ça ne débouche sur rien de probant, de fort, de stimulant, comme la saison d’ouverture parvenait à le faire. Pour moi, le ratage n’est pas dans True detective mais là.

Les revenants – Saison 1 – Canal+ – 2012

02. Les revenants - Saison 1

 Les autres.   

   8.0   Une autre série, un autre choc. Découvert il y a un peu plus d’un an et son ambiance me hante encore. C’est l’adaptation série du film éponyme de Robin Campillo sorti en 2004. La comparaison s’arrête là puisque je n’ai pas vu ce dernier. Une série à huit épisodes là-aussi. Comme pour True detective on se dit d’emblée que c’est peu, que tout ça va manquer de chair. Comme pour True detective ce sont là aussi huit épisodes d’une richesse inouïe, d’une profondeur colossale. Il y a de la frustration, évidemment, tant on en voudrait encore, mais avec le recul je me dis que le format est idéal, que ce n’est ni trop ni pas assez (en l’état il n’y a pas un épisode que je trouve plus ou moins important que les autres, c’est sa force), pas de longueur, de gras inutile, mais de la frustration, donc, suffisamment, pour avoir un jour l’envie et la possibilité de s’y replonger avec plaisir.

     L’histoire se déroule dans une petite ville de montagne où plusieurs personnes mortes depuis des années reviennent à la vie : Camille, une jeune adolescente qui a succombé dans un accident de car en 2008 ; Simon, un jeune homme qui s’est suicidé en 2002 ; Victor, un petit garçon qui a été assassiné par des cambrioleurs en 1977 ; et Serge, un tueur en série tué par son frère en 2005. Ils tentent de reprendre le cours de leur vie alors que d’étranges phénomènes apparaissent : coupures d’électricité, baisse du niveau d’eau d’un barrage, escarres sur le corps des vivants et des morts…

     J’aime beaucoup, dénouement compris. Etant donné l’ultime plan, je suppute la série à rallonge, on verra si c’est une bonne idée, mais à l’heure actuelle je serais tenté de dire Tant mieux. Quoiqu’il en soit, ces huit épisodes sont superbement tenus, avec cette atmosphère moite, lourde et ces mystères. Sorte de Twin Peaks dans le bassin Annécien en fait. La série prend le temps d’épaissir son récit et ses personnages, leur passé, les liens qui les unissent, les interactions et ne fige pas ses épisodes en fonction du personnage sur lequel elle semble se centrer – chaque épisode, hormis le dernier, porte comme titre le prénom d’un des personnages, comme c’était le cas, si ma mémoire est bonne dans Simon Werner a disparu, le précédent film de l’auteur. On pense beaucoup à Simon Werner d’ailleurs et on sent que ce long format convient nettement plus à Fabrice Gobert. J’aime ce même refus du sensationnel et surtout, le plus important, c’est le lieu : ce village englouti par la montagne, c’est un village qui ne ressemble à aucun autre, à la fois solaire et menaçant, doux et terrifiant. Et sous du Mogwaï c’est magnifique. La saison trouve sa dynamique peu à peu. L’épisode 7 est tout simplement monstrueux. J’aime moins le dernier mais pas tant pour son issue qui au contraire de ce que j’ai pu lire ci et là, révèle des choses et ne fait que provoquer clairement une suite évidente. C’est un cliff mais un beau cliff, une belle fin, qui est le début d’un truc plus grand. C’est comme si j’avais vu un pilot de huit épisodes, en somme.


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silencio


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