6.0 Louie et moi, ça pouvait devenir l’amour fou. Soyons clairs, je tiens les saisons 3 et 4 comme étant les plus belles choses en format 22min sorti durant ces deux dernières années. Cette nouvelle saison avait tout pour transformer l’essai dans la mesure où elle apparaissait plus condensée : Huit épisodes seulement contre 13 et 14 pour les précédentes. L’occasion de sectionner le gras, de ne garder que la sève. Bon, n’y allons pas par quatre chemins, je suis déçu. Hormis le double épisode final, assez beau, je trouve que c’est un Louie en sous-régime, sûr de lui, en pantoufle. Il y a évidemment encore des choses savoureuses mais deux fois moins, donc et comme il y a toujours très peu de lien entre les épisodes, tout s’enchaine sans déplaisir mais sans non plus s’extraire de cette limite rébarbative. Et puis pour la première fois, on a un peu l’impression de voir un petit programme sous forme de catalogue très préparé : Louie qui se trompe de soirée, Louie et son vieux pote beauf, Louie et son frère, Louie et Pamela, Louie et ses cauchemars. Seule la fin, en miroir, à Cincinnati et Oklahoma City se distingue quelque peu du reste. Sans toutefois arriver à la cheville de Louie à son meilleur, dommage.
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7.5 A l’instar d’Engrenages, avant de me pencher sur la saison 5, parlons un peu de celle-ci. Je suis resté ici sceptique le temps de deux épisodes, le premier sans intérêt et le deuxième très drôle mais un peu trop wtf pour moi. Tout s’est très vite embrasé avec l’épisode 3 notamment puis avec la rencontre avec la voisine hongroise (les six épisodes Elevator sont ce que la série a fait de plus beau je trouve) puis avec le retour de Pamela – On a vraiment quelque chose du Two lovers de Gray là-dedans. C’est sublime. Et c’est d’autant plus beau que cette saison donne la part belle aux enfants de Louie, plus encore qu’avant et se permet le temps de deux épisodes allongés d’effectuer un judicieux parallèle avec son enfance à lui. Cette saison réussi à créer trois niveaux passionnants tout en restant hyper cohérent, franchement chapeau. On ne peut décidément rien prévoir, bref j’aime de plus en plus. Et puis la fin dans la baignoire, mon dieu…
Lucky Louie.
7.5 Je vais principalement m’attarder sur deux épisodes qui font que je considère cette saison comme la meilleure, pour le moment.
Louie, Saison 3, Episode 4
Il y a dans cet épisode tout ce que j’adore – elle parvient régulièrement à me combler mais rarement aussi pleinement – dans la série, qui en utilisant sa faculté de glissement (certains épisodes sont parfois trop sèchement scindés en deux) parvient à ouvrir l’épisode sur une multitude d’émotions qui viennent à converger. D’emblée, la partie Stand up sur les préjugés est très drôle et parfaitement relayée par une discussion entre Louie et ses filles dans un fast food (Les taxes des frites) et l’envie soudaine de leur trouver une belle maman, sur les remarques qu’elles lui ont proférées. S’ensuit un triple délire fantasmé sur des maîtresses d’école, une brève aventure sexuelle avec une collègue bien cinglée et enfin une rencontre magnifique avec une bibliothécaire après une autre partie stand up désopilante, sur l’exultation en solitaire. Il y a parfois des problèmes de dosage dans la série (abus de l’absurde, du gag ou de l’exagération) mais dans cet épisode 4 je la trouve au contraire très homogène, où chaque séquence est plus ou moins complémentaire d’une autre. Le malaise coutumier est ici superbement distillé pour se révéler in fine très jouissif. Je me rends compte que je suis client de ces épisodes où l’on voit ses filles, à tous les coups. Et puis j’aime quand la série se permet de si belles boucles.
Louie, Saison 3, Episode 9
Encore un épisode magnifique, à la fois dans la continuité dramatique (la quête amoureuse) et en rupture avec les deux précédents épisodes plus guest, exubérants (la mort d’un ami, l’absence du père, Robin Williams, F. Murray Abraham). C’est le retour de Liz (Episodes 4 et 5) ! On craignait que la série l’oublie aussi vite qu’elle l’avait fait apparaître (c’est aussi son charme, l’ellipse, passer du coq à l’âne) tant elle avait offert deux épisodes si beaux et détachés, qu’il aurait été dommage de la sortir ainsi. Pourtant on ne la verra pas. Enfin, uniquement son visage dans un rêve de Louie. Rêve qui le décide à retourner à la bibliothèque, où elle n’y sera plus, remplacée. Cette remplaçante et Louie discuteront, au sujet de cet amour qu’il a laissé filé. Elle, un peu folle, trop altruiste, l’accompagne dans sa quête. C’est un semi épisode très rohmérien au départ qui se clôt dans un café de façon aussi glauque qu’inattendue (Formidable Chloé Sevigny). La deuxième partie se joue dans son quotidien parental. Il récupère ses filles à l’école mais l’aînée semble contrariée, sans doute fait-elle son entrée dans la crise de l’adolescence. Après un agacement très Louie CKien et une bonne dose de prise sur soi (Je ne me lasse pas de ces fameux doigts d’honneur en guise de défouloir) Louie se retrouve à chercher sa fille qui serait (selon la cadette) sortie pendant sa sieste. Branle-bas de combat, inquiétudes, recherches intensives poussent Louie dans le désarroi face aux gendarmes. Magnifique séquence (en un seul plan) qui dévoile une résolution drolissime. L’épisode s’était lancé dans une quête rohmérienne et il s’achève sur un quiproquo rohmérien. Je ne pouvais qu’adorer.
A part ça, cette saison est formidable. Le triple épisode sur le Late Show est un pur bonheur, avec qui plus est un invité de choix en la présence de David Lynch, parmi Jerry Seinfeld, Paul Rudd ou Susan Sarandon, rien que ça.