6.5 Superbe satire de la bourgeoisie d’après-guerre, mise en scène archi sobre, personnages curieusement pas trop hystériques pour de la comédie italienne. Le film n’est que jeux dangereux, collisions de jalousie en tout genre quant au reste il est pleinement assuré par les bombes que sont les trois actrices principales : Dorian Gray, Giorgia Moll & Sylva Koscina.
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Le grand embouteillage (L’Ingorgo : Una storia impossibile) – Luigi Comencini – 1979
Publié 23 octobre 2014 dans Luigi Comencini 0 Commentaires6.5 Je trouve la première partie du film relativement faible. Disons que ça cabotine beaucoup trop d’une voiture à l’autre (sauf Depardieu et Tognazzi, aussi étrange que cela puisse paraître) et les situations sont quasi cartoonesques, en vignettes mal montées tout du moins et surtout le film semble adopter une légèreté forcée même si on le sent guetté (dès le générique) par le drame. Le vieux couple (Annie Girardot et Fernando Rey) est sans doute le portrait le plus subtil du film de Comencini pour évoquer cette désagrégation générale. Ainsi que ce match de football que l’on suit à la radio dans chacune des voitures. Mais j’ai surtout été marqué par le lieu dans lequel se déroule l’action du film, cette route sans issue, où les corps et leurs cercueils mobiles s’entassent dans une Rome en ruines. Là une triste usine, ici un chantier à l’abandon, là une maison terrifiante. C’est un beau décor. Puis il y a un basculement puissant. Un truc infâme. Et le film devient complètement sombre, fou sans en faire trop, il devient même très émouvant (cette main tendue à travers la vitre, ce monologue d’une mère sur la narcolepsie de son fils). Au final j’aime donc le film, aussi pour sa mise en scène qui même si pas toujours super inspirée, choisi ce cadre bizarre, cette route infinie bordée par un pont abandonné et une casse de voitures. Le symbole clignote d’abord mais ensuite je trouve que ça offre quelque chose d’assez fort dans la représentation de l’aliénation des Hommes, de sa désagrégation globale. Un vrai film de Zombies, en somme.