C’est grave docteur ?
1.0 En subissant la troisième saison de Westworld, je me suis demandé depuis quand j’avais à ce point souffert devant une série télévisée. Il est rare que je souffre devant une série, finalement. Mais ce fut le cas, incontestablement, devant Maniac, créée par Somerville (scénariste sur The Leftovers) & Fukunaga (réalisateur de la première saison de True detective), avec Emma Stone & Jonah Hill. Le casting était prometteur. Sur le papier.
Pourtant on comprend rapidement que Maniac est un truc ni fait ni à faire, sorte de croisement ultra-raté entre Black Mirror et Her, de Spike Jonze. Une série qui crie en permanence son originalité, sa folie, son absurdité. Mais rien ne l’est. Tout est bourgeois dans le ton, abscons dans la mécanique et c’est pétri de références lourdingues. Et puis ce n’est jamais agencé comme une série. C’est plutôt un film mal découpé ou une somme de courts métrages disparates – les durées des épisodes sont par ailleurs très variées : de vingt-six à quarante-sept minutes.
Une baudruche absolue dont on pourra, dans un grand élan d’indulgence, sauver deux/trois moments intéressants – que j’ai déjà oubliés – au sein d’un calvaire de huit heures. C’était une étrange année pour Justin Theroux, qui était ridicule ici et qui l’était tout autant dans Mute, le navet de Duncan Jones ou dans Star Wars, Les derniers Jedi. Nota bene : ça n’a strictement rien à voir avec le film (génial) de William Lustig.