Archives pour la catégorie Mathieu Amalric

Sans rires – Mathieu Amalric – 1991

24. Sans rires - Mathieu Amalric - 1991Vingt-quatre heures de la vie d’un ancien clown.

   4.0   Un vieil homme – jadis clown dont le cirque fut vendu en son absence pour subvenir aux soins de sa femme — revient dans son quartier pour les obsèques de son épouse, qu’il avait quittée des années auparavant. L’occasion de retrouvailles variées. Il s’agit pour Amalric de filmer Ménilmontant, celui d’une quincaillerie ou d’un café. Ça manque un peu de la vie dehors, même s’il capte un peu des sons de la rue, sur la fin. Anecdote : Le film est sélectionné au festival Premiers plans d’Angers, durant lequel Amalric fera la rencontre de Desplechin, venu y présenter La vie des morts. Il auditionnera pour La Sentinelle dans le rôle finalement échu à Salinger, avant l’aventure Comment je me suis disputé (ma vie sexuelle)…

Serre moi fort – Mathieu Amalric – 2021

29. Serre moi fort - Mathieu Amalric - 2021Rêve-moi mort.

   4.5   Il y avait deux beaux films à faire. Celui sur le départ d’une femme, comme un contre-champ au sublime Nos batailles, de Guillaume Senez. Et/ou celui sur le deuil impossible d’une femme, perdue entre la réalité et celle qu’elle s’invente, comme une version ramassée du 21grams, d’Iňarritu. En me proposant les deux films en un, et en me faisant croire d’abord à l’un puis à l’autre, Serre-moi fort me perd complètement. Je n’aime aucun des « deux films » qu’il y a dedans Je n’ai d’empathie pour rien là-dedans (quand bien même j’adore Vicky Krieps depuis Phantom Thread et Arieh Worthalter depuis Douze mille) car ce que je vois je finis par croire que ça n’existe pas. Et tout cela bien qu’on comprenne assez vite où le film souhaite nous emmener. Pas de chantage à l’émotion, certes, mais un dispositif conceptuel en circuit fermé. Alors c’est évidemment nettement moins chiant que Barbara, mais en définitive je crois que Mathieu Amalric cinéaste m’ennuie.

Barbara – Mathieu Amalric – 2017

22. Barbara - Mathieu Amalric - 2017Baliboring.

   3.5   A moins d’être un amoureux de Barbara et/ou un amoureux de Balibar, difficile d’être sinon ému, au moins emporté dans ce dédale désincarné d’un auteur auto-proclamé, où le film dans le film, la fiction dans le réel, le réel dans la fiction, le personnage dans l’actrice, l’actrice dans le personnage ne cessent d’évoluer en couches superposées, offrant certes parfois de beaux instants de vertige et de mélancolie mais le plus souvent un ennui terrible. Jamais été fan d’Amalric réalisateur de toute façon, mais je me raccrochais à plein de choses dans Tournée et surtout dans La chambre bleue. Là je vois le geste théorique, la passion des jeux de miroirs, un besoin de filmer son ex, mais ça m’en touche une sans faire bouger l’autre. 

La chambre bleue – Mathieu Amalric – 2014

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   6.0   C’est un film qui m’a beaucoup troublé. Je l’aime pour bon nombre de raisons, mais en même temps je trouve ça un peu raté. Mais en fin de compte ça m’intéresse plus que Tournée. En fait j’aime relativement le film parce qu’il me semble bien plus proche des préoccupations d’Amalric que ne l’était Tournée. Dans ce dernier, j’avais la sensation d’un film que Desplechin aurait fait s’il avait filmé un jour un homme seul au sein d’un groupe de femmes. Et puis ça faisait un peu performance et film show. La chambre bleue est plus intime alors qu’il adapte pourtant Simenon. Plus intime car il filme sa femme et qu’il semble lui dire qu’il ne pourrait la tromper qu’avec elle-même. Je trouve cela touchant. Bien que les ressorts mélodramatiques soient il est vrai peu séduisant.

     Néanmoins je n’ai pas lu le roman de Simenon, mais la construction du film qui n’a d’yeux que pour son montage très cadré et calfeutré, laisse à penser que ses images les plus fortes proviennent du texte, à l’image de ce plan de sexe féminin dégoulinant de cyprine et de sperme. Et si certains motifs sont bien amenés (l’abeille, la serviette rouge) les atmosphères des lieux beaucoup moins. L’intérêt réside essentiellement dans cette façon de refermer d’emblée la mise en scène sur le personnage parce que la temporalité sous forme de flashback géant place le personnage dans une spirale éminemment destructrice (Après l’amour, le jugement).

     Alors le film est mal fichu certes, mais il est singulier, il y a quelque chose de sensuel et cauchemardesque, avec ces motifs qui reviennent, ce gloubiboulga temporel, ça me plaisait, sans trop savoir ce que l’auteur avait à raconter. Quelque part, peut-être, ça me rappelait un film de Truffaut – La femme d’à côté. Le film prend vers la fin un accent un peu procédurier, très linéaire, bâclé. J’aurais aimé un truc plus puissant, plus sexuel même si dans l’ensemble il y a des choses très fortes (Les Sables, par exemple). Là je trouve ça quand même un peu sage dans l’ensemble, écolier poseur quoi. Le film s’enferme quelque peu sur la fin, est plus démonstratif. Mais la première heure est un beau geste de mise en scène.


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silencio


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