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Scream VI – Matt Bettinelli-Olpin & Tyler Gillett – 2023

22. Scream VI - Matt Bettinelli-Olpin & Tyler Gillett - 2023Fuck the franchise.

   5.0   En matière de franchise, chacun ses marottes, madeleines, préférences. Certains ne manqueront pas d’aller voir le dernier Star Wars ou le nouveau Marvel. D’autres continuent d’espérer d’Halloween ou ne rateraient un Batman pour rien au monde. De mon côté, je vais voir chaque Jurassic park ou James Bond. Mais mon péché mignon, et de très loin, c’est Scream. Ça a toujours été Scream. Qui avec ou sans Wes Craven, restera un slasher pas comme les autres.  

     « Fuck the franchise » s’exclame un moment donné Mindy, le personnage ayant le plus de recul théorique, personnage qui n’est autre que la nièce de Randy (celui qui expliquait les règles pour ne pas mourir dans un slasher) déjà présente dans le requel. Qui dit franchise ouvre évidemment sur d’infinies possibilités, comme des changements de règles narratives, des bouleversements de codes formels. Par exemple, existe-t-il toujours une final girl ? Tout le monde est suspect, disait Randy. Dorénavant, tout le monde est mortel. « Fuck the franchise » en effet.

     Voilà pour la promesse théorique. Reste que ce sixième volet, qu’on appellera sequel du requel, n’atteint pas vraiment ces promesses. Il offre des choses, il s’amuse beaucoup, augmente le bodycount, multiplie les mises en abyme à outrance. Rien que dans son ouverture, assez exaltante, puisqu’il embraye sur deux meurtres, le second étant le meurtre de celui qui vient d’effectuer le premier. Habile. Oui mais c’est une promesse avortée. On croit d’abord qu’on va cette fois accompagner le tueur, riche idée. Puis un autre tueur le tue. Super. Plus qu’est-ce qu’on fait de ça ? Rien. Tout sera finalement très attendu. Quand bien même il sera une nouvelle fois délicat de deviner le, la ou les tueurs, bien sûr.

     J’essaie de pas trop en dire, mais il y a une matière narrative carrément bordélique, d’autant qu’elle convoque pas un Scream mais l’entièreté (peut-être davantage le second, dans sa construction, et encore…) tout en ayant choisi d’investir un lieu nouveau, à savoir New York mais sans en faire grand-chose malheureusement, puisque tout se terminera dans un entrepôt sanctuaire, qui aurait très bien pu loger à Woodsboro ou dans ton garage. Mais il y a des scènes très fortes, à l’image de celle des deux appartements reliés par une échelle. Et bien entendu de celle, fabuleuse, du métro. Si New York a été choisi rien que pour cette scène-là, tant mieux.

     Pas de petite satisfaction, pas de colère non plus. Juste la sensation d’un volet de plus pour rien, sinon combler vite fait le fan que je suis, mais sans la transcendance que Scream 3 par exemple savait provoquer chez moi. Exemple : J’adore l’idée, toute bête, que la « première fille » (comme Drew Barrymore dans le premier volet) ici soit une prof de cinéma. Et qu’à la traditionnelle question (de la franchise) posée par le tueur, elle réponde : « Pas celui-là, déjà ». Ok, mais je peux pas me satisfaire de ça non plus, c’est trop léger. Comme je peux pas me satisfaire non plus de que le film fait de Sidney. De Gale. Ou de ce petit musée Scream, d’une pauvreté visuelle terrible.

Scream – Matt Bettinelli-Olpin & Tyler Gillett – 2022

26. Scream - Matt Bettinelli-Olpin & Tyler Gillett - 2022On prend les mêmes règles et on recommence.

   6.0   Il serait de bon ton de fustiger le film sur le simple fait qu’il est un pur produit de fans boys. De constater combien il est pauvre visuellement, notamment. Ce serait oublier que les suites précédentes, pourtant réalisées par Wes Craven, étaient déjà en-dessous de ce point de vue, ne parvenant jamais à réitérer la puissance visuelle du premier opus.

     Ce cinquième opus est à mesurer à l’aune de l’attachement qu’on a aux films précédents, parce qu’il agit dans leur continuité : il y a des références aux quatre films, aux quatre coins du film. Wes Craven n’est plus là mais Kevin Williamson (scénariste du premier, producteur ici), si.

     Ce qui était fort dans ces suites – quand bien même certaines scènes fonctionnaient encore aussi au premier degré – c’était le discours théorique de plus en plus sophistiqué, la mise en abyme de la mise en abyme (l’ouverture virtuose mais complètement over the top du quatrième volet), la volonté de faire du slasher dans le slasher, avec des personnages conscients d’en faire partie.

     Sur ce point-là ce cinquième volet rebaptisé Scream (sans le 5) façon requel, comme Stab 8 y est rebaptisé Stab dedans (La franchise à l’intérieur de la franchise), prolonge cette thématique jusqu’au-boutiste : La suite n’a de valeur qu’au regard du matériau d’origine.

     Ainsi cet opus rejouera une scène d’introduction similaire au premier film sans pour autant négliger la contemporanéité, qui était aussi le sel des suites précédentes, outils technologiques à l’appui ainsi qu’une prise en compte des évolutions du genre, notamment cette vague du « elevated horror ». Les personnages ne citent donc plus Halloween, Psychose ou Le bal de l’horreur, mais It follows, Hérédité ou Get out.

     Le procédé méta cher à la franchise Scream trouve son acmé dans le dernier tiers, quand la nièce de Randy (son pur décalque) regarde le premier Stab comme lui regardait Halloween et la scène est évidemment la même que celle du premier Scream, sur le canapé : elle se retrouve seule comme lui se retrouvait seul, tentant de dialoguer avec le personnage (qui tente de dire à Jamie Lee que Myers est derrière elle) pour lui signaler que le tueur se trouve derrière, tandis qu’il se pointe aussi derrière elle. J’imagine qu’on peut détester ça, moi ça m’a fait la séance.  

     Toutefois, La plus belle idée du film est d’intégrer cette donnée de « film en forme de requel » dans le choix du lieu, qui sera celui du carnage final : La maison de Stuart Baker, co-auteur des meurtres du premier film. Sur le papier c’est génial, dans l’exécution c’est un peu foiré, faut avouer. Un peu comme les réapparitions de Skeet Ulrich, sous forme de visions assez ridicules.

     Mais bon, je suis tellement attaché à la franchise Scream (même si je continue de penser que les suites n’arrivent pas à la cheville de l’original) que celui-ci m’a séduit. Ému aussi par l’hommage qui y est fait à Wes Craven car le film prend le risque d’introduire cet hommage dans le récit, en tuant un personnage du nom de Wes dont une soirée sera faite en son honneur (banderoles « For Wes » à l’appui) dans la maison qui servait de climax dans le dernier tiers du premier film.


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