Après la vie.
6.5 Des films nommés dans la catégorie « court-métrage » lors de la dernière cérémonie des Césars 2020, Beautiful loser était de très loin le plus fort, intéressant, surprenant et émouvant de tous. Déjà, il y a ce premier plan, fixe, étiré sur trois minutes, accroché à François Créton, un acteur incroyable, incarnant un junky libérant sa colère et son désarroi quant à sa difficulté à concilier son sevrage et sa vie de famille, lors d’une réunion de soutien aux alcooliques anonymes. Et la suite est à l’avenant. Dans la saisie de ce quotidien précaire et suicidaire qu’il vient de nous cracher à la gueule. Avant que le film ne nous abandonne sur une dernière image bouleversante. C’est simple ça m’a rappelé la force d’un Avant que de tout perdre, de Xavier Legrand. Il parait que Roy planche sur un long métrage à partir de ce matériau, je lui souhaite évidemment le même sort que Legrand a eu dans la foulée avec Jusqu’à la garde. S’il n’a rien gagné cette fois-ci je lui souhaite que ce ne soit que partie remise car il y a dans ce portrait d’un homme, d’une famille au bord du gouffre, une atmosphère qui saisit les tripes comme rarement.