Archives pour la catégorie Michael Bay

Bad boys – Michael Bay – 1995

16. Bad boys - Michael Bay - 1995Boom boom boom.

   4.0   Réhabilitant Michael Bay de film en film (Six underground puis Ambulance) – j’ai une fascination, j’avoue, pour la savante fabrication de ses plans qui ne dure pourtant pas plus d’une seconde, à l’heure où tous les plans des blockbusters s’annulent les uns les autres, c’est vivifiant – j’ai aussi envie de revoir ceux que j’avais jadis subis. Bad boys faisait partie de ceux-là. Bad boys, le tout premier film de Michael Bay. Alors c’est moins nul que dans mon souvenir, mais c’est quand même mal fichu et désuet : un actionner construit sur une rafale de micro-saynètes, avec déjà des idées de plans impossibles mais sans rythme ni découpage pensé. On songe à du Tony Scott, punchlines comprises, moins la virtuosité narrative (franchement c’est quasi le néant, du pur remplissage sans intérêt). C’est même très sage, d’un point de vue pyrotechnique : j’espère que la suite (jamais vue) me vengera sur ce point-là. Mais surtout ce n’est jamais drôle. Ou ça ne l’est plus : je pense que le film a globalement autant (mal) vieilli que sa bande originale Rap/RNB. Reste cet étrange duo de post stand-up qui évoque par instant celui de L’arme fatale mais Lowrey & Burnett n’arrivent pas une seconde à la cheville de Ricks & Murtaugh, en grande partie car le sous-jeu de Will Smith couplé au cabotinage de Martin Lawrence ne se nourrissent pas très bien.

Ambulance – Michael Bay – 2022

06. Ambulance - Michael Bay - 2022« That’s a very expensive car chase right now »

   6.0   Je comprends que ça puisse être l’enfer pour certains, Ambulance. À vrai dire le premier quart d’heure j’ai trouvé ça horrible aussi. Je pense que le cinéma de Bay n’a d’intérêt que lorsqu’il bouge, surtout pas quand il pense ou qu’il installe ses pions. Le début du film est infect en ce sens que tout va déjà trop vite pour ce qu’il y a à l’écran : C’est-à-dire pas grand-chose si ce n’est l’histoire d’un type, ancien militaire, qui fait appel à son frère, voyou notoire, pour lui prêter les deux cent mille dollars qui lui permettraient d’accéder aux soins requis pour le cancer de sa femme. Et en parallèle, on est dans une patrouille de police, avec deux flics qui se lancent des vannes et citent Bad boys puis Rock. Véridique. Le film est déjà complètement en sur-régime, un plan par seconde, toujours en mouvement, latéral ou circulaire. C’est imbitable. Sauf que les deux heures suivantes nous plongent dans un braquage foireux et une course poursuite sans temps mort. Et là franchement on n’a jamais vu ça. Alors peut-être qu’il faut être d’humeur, je n’en sais rien, mais j’ai pris un pied d’enfer, comme si j’avais vu un super épisode de Fast & Furious mais avec des idées de plans qui sortent de nulle part sinon en grande partie de quelqu’un qui a découvert le drone et qui va l’utiliser à outrance. Le film a engagé des spécialistes, des dronistes FPV afin d’avoir les plans les plus dingues possibles, en chute libre le long des buildings, sous les bolides, à travers des impacts. Et c’est totalement gratuit (enfin façon de parler car ils ont dû en péter plusieurs) c’est juste là pour faire exploser le rythme du film. D’un film de Michael Bay, faut-il le rappeler ! Alors évidemment dit comme ça on a l’impression qu’on va voir un truc complètement barré, abstrait, expérimental, mais ce n’est évidemment pas le cas : Ambulance ne sera jamais Miami Vice ou Fury Road, car Bay n’est ni Mann ni Miller. Mais dans le registre qui est le sien, celui de Fast & Furious je le répète, c’est à dire du cinéma beauf et bourrin, le film fait un bien fou. Bay n’a peut-être pas le droit de pousser à fond les potards ou bien il croit bon de raconter des trucs, mais si on enlève tout le côté guimauve, bien-pensant, explicatif et quelques gimmicks dans l’ère du temps, ce serait un caviar d’1h30, un truc à la Speed, très serré, réjouissant. En l’état je choisis de garder ce qui m’a plu : l’impression d’être dans une partie de GTA avec les flics au cul pendant deux heures. Avec des saillies tellement drôles comme la scène de la rate, la baston entre frères, le changement de peinture, la scène dans l’entrepôt du cartel. Dommage que les acteurs n’aient pas beaucoup de poids (le héros est un peu terne, l’infirmière tout aussi nulle qu’une Gal Gadot) hormis Jake Gyllenhall totalement en roue libre, qui semble prendre du bon temps. Comme nous. Plaisir coupable assumé, donc. Je me rends compte que je réhabilite de plus en plus le cinéma de Michael Bay. J’ai toujours dit que c’était de la merde parce que je n’avais jamais autant souffert au cinéma que devant le premier Transformers. Mais j’ai revu et pris à nouveau du plaisir devant Rock, récemment. Bien aimé Six underground aussi. Ambulance ce serait peut-être même bien meilleur…

The rock – Michael Bay – 1996

24. The rock - Michael Bay - 1996« J’ai l’estomac qui fait du yoyo autour de mon trou de balle »

   6.0   Il faudra que je revoie l’autre mais je crois pouvoir dire que The rock et Les ailes de l’enfer (Deux prod. Bruckheimer à 75M) sont mes deux plus gros plaisirs coupables, un peu inavouables – Nic Cage aime ça. Enfin ils sont attachés à mon enfance, disons. En partie grâce à leurs répliques qu’il peut encore m’arriver d’utiliser dans mon langage courant. Voilà, c’est dit. Et donc j’ai revu The rock. Non sans craintes, au lancement. Pourtant, c’est sans appel, j’aime toujours.

     Le mauvais goût couplé à la générosité de Bay trouve avec ce deuxième film (dans la foulée de Bad boys) une pleine mesure – d’équilibre et de stimulation, de bourinade et de savoir-face dans le timing comique – qu’il ne réitèrera plus, d’abord par la gestion de son ample casting improbable, son scénario malin (et qu’importe ses incohérences), ses punchlines à gogo, sa démesure d’action movie et son ancrage géographique – Ici, Alcatraz – et sa volonté de le détruire.

     En réalité, de par sa finesse légendaire, il rate ce qui se joue autour. C’est la musique pompière et omniprésente de Hans Zimmer. C’est son nombre considérable de plans, qui la plupart du temps (la poursuite dans les rues de San Francisco, notamment, qui a tout du climax parfait mais qui s’avère insupportable d’illisibilité) brise les accélérations. Et c’est paradoxalement ce qui me fascine dans le cinéma de Bay : Il tente des plans souvent hallucinants mais leur force est systématiquement noyée sous le poids de leur extrême brièveté.

     C’est donc un film épuisant certes, mais il y a une certaine virtuosité, séduisante par sa pyrotechnie généreuse, son rythme incroyablement soutenu et sa façon de ne jamais s’appesantir, son cachet de parfait film-défouloir, l’humour irrésistible d’un Sean Connery en super-espion aussi dangereux que touchant, qui le place dans le haut du panier de ces films de genre à la solde de Jerry Bruckheimer. Et il y a Nicolas Cage. 

Six underground – Michael Bay – 2019

16. Six underground - Michael Bay - 2019No gang no bang.

   5.5   Je n’avais pas vu un film de Michael Bay depuis au moins dix ans. J’aimais bien Rock, quand j’étais gamin. Bad boys, Pearl Harbor & Armageddon beaucoup moins, déjà. Qu’il réalise ensuite un Transformers (l’une de mes pires « expériences » de salle, quand j’y repense) pourquoi pas, c’est parfois touchant les caprices. Mais cinq ? On va dire que ça a eu raison de ma curiosité. Mais Six underground m’interpellait. Son curieux casting aidant, probablement.

     Et c’est un peu au-delà de ce que j’en attendais : Une sorte de plaisir coupable, joyeusement régressif, absolument idéal. Quelque part entre les meilleurs opus de Fast & Furious (5&6), la saga Ocean’s (la dernière réplique de Six underground sera d’ailleurs : « Pourquoi on ne s’est pas contenté de braquer un casino ?) et l’horizontalité d’un Wanted (le truc barré avec Angelina Jolie) / la verticalité d’un Skyscraper (le truc paresseux avec  Dwayne Johnson).

     Ça relève toujours d’un certain défi rétinien, le cinéma de Michael Bay. Celui-ci n’y échappe certes pas, pourtant il m’a semblé qu’il n’avait jamais été aussi homogène et limpide dans ses enchainements. Le film serait-il plus digeste sur plateforme qu’en salle ? Tiendrait-on enfin le parfait film Netflix ? Je plaisante qu’à moitié, j’ai pris plaisir à faire des pauses afin de reposer mes yeux et mes oreilles. Alors que ça me semblait tout à fait aberrant avec le dernier Scorsese, par exemple. 

     Quoiqu’il en soit, j’ai trouvé le film super drôle. Il pourrait simplement regarder ses cascades et ses explosions mais ses excès pyrotechniques sont sans cesse désamorcés par son humour omniprésent, un peu beauf évidemment, un peu méta surtout tant il cite à outrance (du cinéma comme de la série) ce qu’on pourra toujours trouver lourdingue (au même titre que les placements produits volontairement ultravisibles) mais qui moi m’a semblé parfaitement en phase avec l’esprit récréatif et gras du film.

     Et puis c’est cru, ça fait plaisir. Bourrin et cru : On y voit beaucoup de sang, des corps martyrisés, du déchiquetage au ralenti. Et le film s’appuie sur trois gros morceaux de bravoure, étirés dans trois lieux différents : En Italie, en Chine puis dans un pays imaginaire – comme si Bay nous disait : Même ça j’en n’ai plus rien à carrer. Il y a d’abord une gigantesque course-poursuite, l’assaut du dernier étage d’un gratte-ciel et un affrontement sur un yacht de luxe, avec chaque fois une idée, ici la piscine, là une histoire d’aimant géant.

     Il y a des baisses de régime, entre ces trois gros morceaux, des moments où l’on décroche et où on a envie de faire autre chose, mais dans l’ensemble c’est un divertissement du dimanche soir tout à fait séduisant, à consommer puis à oublier. Les acteurs s’amusent. Bay s’éclate car il a carte blanche et ça se sent. Et la récréation coute tout de même cent-cinquante millions de dollars.


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silencio


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