Academic train.
5.0 En voyant cette auto-adaptation on ne peut qu’être soulagé de voir Spielberg avoir pris les commandes de Jurassic Park, aussi écrit rappelons-le par Michael Crichton. Evidemment je ne remets pas en cause son travail en tant qu’écrivain – Ecrire Urgences, c’est respect, déjà – d’autant que la mécanique scénaristique ici est aussi riche qu’efficace, mais en tant que metteur en scène, jusqu’à preuve du contraire, c’est loin d’être ça.
D’un film qui raconte le premier hold-up ferroviaire dans un train en marche j’attendais quelque chose de plus stimulant que ce truc impersonnel, dépourvu de grands instants, climax et belles accélérations. Au-delà du fait que ce soit relativement ennuyant – Ce qui est un peu gênant pour un film de braquage – le film, enfin essentiellement le début, est trop déséquilibré, trop laborieux, à l’image de l’humour qui l’irrigue, franchement lourdingue: On ne sait jamais s’il en fait trop ou pas assez, c’est très embarrassant. C’est donc dans un premier temps un bon scénario filmé, c’est tout. Plat, tristement plat.
On attend beaucoup de la double scène centrale du vol de clés à la gare. La première, diurne, est ratée, ça va à cent à l’heure, ça ne fonctionne pas du tout. La seconde en revanche, nocturne, est bien exécutée, il y a une vraie tension. Qu’importe, le film s’est réveillé. Car lorsque le train est lancé, que Sean Connery se retrouve sur les toits des wagons, obligé d’en traverser une dizaine lorsqu’il part de sa couchette pour rejoindre le wagon du coffre, que Donald Sutherland se retrouve dans un cercueil avec un chat crevé, ça devient plutôt très chouette. Il fallait patienter, mais le film enfin, est plaisant. Et beau. Le tout numérique actuel aurait fait oublier – à trop l’accentuer – cette sensation de vitesse réaliste et de proximité avec le danger. Crichton capte bien cela. Pas de quoi se relever la nuit non plus.