Publié 19 décembre 2022
dans Joane, Jules et Michel Ocelot
Liberté au cube.
5.5 En sortant, mon fils me dit que le point en commun entre ces trois contes c’est qu’ils sont à chaque fois des histoires d’amour. C’est un peu mon regret. Que le noyau soit systématiquement cet amour impossible entre une femme et un homme, qu’on navigue dans l’antiquité égyptienne, l’Auvergne médiévale ou l’empire ottoman. D’autant qu’à l’exception du second conte (Le plus beau et de loin) c’est le point de vue du prince qui nous guide. Bon, Ocelot a bientôt quatre-vingts ans aussi. Et Dilili à Paris, avec son ancrage dans La belle époque, son name-dropping, son discours politique, était adapté au circuit pédagogique. Ici on va dire que si ces romances impossibles et ces personnages au fort désir de liberté ne révolutionnent rien, l’écrin formel dans lequel ces trois récits évoluent est on ne peut plus séduisant, tant tout y est beau, magnifiquement cadré, très doux, raffiné dans ses contrastes mais aussi dans son verbe. Ocelot y reprend la recette de ses collections de courts réunis dans un long, avec en exergue de chaque une narratrice s’adressant à un public – nous, bien entendu – et écoutant ce qu’ils souhaitent qu’on leur raconte, afin d’en créer une histoire, plutôt plusieurs car « ceux qui n’ont qu’une histoire à raconter n’ont pas beaucoup d’imagination » dit-elle. Ici les ombres chinoises dans le deuxième conte, m’évoquent la beauté plastique de Princes et Princesses (2000) ou Ivan Tsarevitch et la princesse changeante (2016). Celui des trois que je retiendrai vraiment. Peut-être ce qu’Ocelot a fait de plus beau. Ce qui écrase (trop) les deux autres, à mon avis. Cette structure et ce rythme semblent avoir bien fonctionné sur mes enfants, en tout cas.
Publié 17 avril 2019
dans Michel Ocelot
La petite fille et les mâles-maîtres.
6.0 J’ai toujours trouvé Ocelot un peu juste. Enfin je n’avais vu que Kirikou. Là il me semble qu’il va plus loin, ne serait-ce que dans sa peinture du début de siècle, son premier plan (Dilili, petite fille franco-kanake dans un zoo humain parisien) et toute la dernière partie (sur la soumission des femmes) vachement osée. Pour le reste c’est un voyage visuellement très beau – Et une technique d’animation visant à incruster l’animation dans des photos de lieux – dans le Paris de la Belle époque avec de nombreuses rencontres avec les personnalités qui la rythmaient : On croise entre autre Marie Curie, Marcel Proust, Louis Pasteur, Toulouse-Lautrec, Camille Claudel, Claude Monet, Erik Satie, Auguste Renoir etc. Elles n’apportent rien au récit, concrètement parlant, en revanche elles permettent un beau voyage pédagogique, elles font un beau décor de cinéma. Avec en filigrane la dimension politique sur l’émancipation des femmes, on peut dire que c’est le parfait produit pour les sorties scolaires.
Publié 8 février 2017
dans Michel Ocelot
4.5 Moins réussi que le premier dans la mesure où il agit davantage comme parenthèse. L’impression qu’il existe uniquement pour agrandir l’histoire. Et j’ai un problème avec l’omniprésence de la voix off de Kirikou qui commente tout ce qu’il fait. Là-dessus on sait que le dessin animé cible uniquement les petits. Et il y a une lourdeur dans le petit programme d’animaux (envoyés par Karaba) et des victoires (en chanson) sur ces animaux : Hyène, buffle, girafe. La dernière partie (les fleurs guérisseuses) est plus intéressante, on s’extraie du dispositif. Ah et sinon j’aime beaucoup l’élaboration des poteries.
Publié 8 février 2017
dans Michel Ocelot
5.0 C’est mignon mais un peu trop mécanique pour prétendre à des enjeux purement poétiques. Et puis plastiquement c’est très beau mais un peu écrasant, un peu trop Douanier Rousseau, un peu trop décalque d’art naïf. Toutefois c’est agréable de voir ça au milieu du reste de l’animation, mais dans un registre plus minimaliste je préfère nettement La tortue rouge, qui s’encombre moins de plaire aux petits comme aux grands.