Archives pour la catégorie Milos Forman

Les amours d’une blonde (Lásky jedné plavovlásky) – Milos Forman- 1965

22. Les amours d'une blonde - Lásky jedné plavovlásky - Milos Forman- 1965Pas de printemps pour Andula.

    7.0   Quatrième film de la période tchèque de Milos Forman et son dernier film en noir et blanc avant Au feu les pompiers et son exil américain. C’est un film magnifique dans la lignée des précédents et dans la continuité de L’as de pique. Un pur film représentant de la Nouvelle vague Tchèque. Quelque part entre la Nouvelle vague française et le free cinéma anglais. Un film sur la corde, tout en longues séquences, d’une grande liberté, sur la jeunesse tchèque. On y retrouve une scène de bal, évidemment – Ce sera l’unique décor d’Au feu les pompiers, c’est dire. Avec un militaire égarant son alliance, obligé de ramper sous les tables pour la retrouver. Andula part non pas avec un des militaires dragueurs mais avec Milda, le pianiste de l’orchestre du bal. Il lira ses lignes de la main, avant de lui demander, encore maladroitement, le pourquoi de cette cicatrice au poignet. Une scène d’amour, dans la pénombre avec un store récalcitrant. Et un compliment maladroit du garçon sur la beauté anguleuse de la jeune femme dont il partage le lit. C’est un film d’une grande légèreté, qui se mélange à la cruauté. Un film dans lequel naviguent deux mondes irréconciliables, celui des parents et de leurs enfants. La dernière séquence est merveilleuse.

L’as de pique (Černý Petr) – Milos Forman – 1965

18. L'as de pique - Černý Petr - Milos Forman - 1965En avant, jeunesse.

   7.0   Premier long métrage de Miloš Forman s’intégrant dans la mouvance de la nouvelle vague Tchèque, L’As de pique est tourné dans la foulée de ses moyens métrage Ah, s’il n’y avait pas ces guinguettes et L’audition où il y applique la même formule, un mélange de fiction, de documentaire, d’improvisation dans un récit faisant la part belle aux jeunes, mêlant travail, insouciance et conflit générationnel.

     Ici Petr est un garçon de seize ans décrochant un petit boulot dans une épicerie au sein de laquelle il devra surveiller la clientèle et traquer les éventuels voleurs, ce qu’il va vite rechigner à faire. Petr est surtout attiré par la belle Asa, qu’il tente de séduire au lac ou au bal populaire. On le verra aussi lors d’altercations avec deux autres garçons. Cette nonchalance et cette indécision rendent électriques ses rapports avec son père ou son patron, pures figures de la normalisation et de l’autorité.

     C’est un beau portrait de la jeunesse Tchèque, peu avant le printemps de Prague. Un film d’une étonnante légèreté, quelque part entre le free cinéma britannique et une dimension plus bressonienne, portée sur les gestes, détails, dans un précipité de spontanéité assez merveilleux. Beaucoup pensé au Deep end, de Skolimowski, aussi. La photo signée Jan Nemecek est sublime.

L’audition (Konkurs) – Milos Forman – 1964

03. L'audition - Konkurs - Milos Forman - 1964Illusions perdues.

   6.5   Le deuxième moyen métrage, L’audition, suit une séance d’auditions de jeunes chanteuses qui cherchent à intégrer le théâtre Semafor de Prague. Une jeune femme demande un jour de congé à son patron, sous prétexte qu’elle doit se rendre au tribunal. Elle ira à cette audition où une autre demoiselle, Vera, a perdu sa voix. La jeune femme ne sera pas choisie pour autant.

     L’idée pour Forman est avant tout de filmer l’ambiance de ce cabaret, l’effervescence provoquée par la foule d’apprenties chanteuses, dans une approche éminemment documentaire tant le film fait office de faux reportage, captant la spontanéité des gestes, des visages, des regards. Et la douce cruauté du réel. Très beau.

Ah s’il n’y avait pas ces guinguettes (Kdyby ty muziky nebyly) – Milos Forman – 1964

02. Ah s'il n'y avait pas ces guinguettes - Kdyby ty muziky nebyly - Milos Forman - 1964La visite de la fanfare.

   6.0   Prévu un petit cycle Forman, me permettant de découvrir trois de ses premiers films tchèques puis de revoir trois de ses plus célèbres. Jamais été très intéressé par le cinéma de Forman, j’avoue et j’aimerais savoir pourquoi voire, je l’espère, l’appréhender autrement.

     Ah s’il n’y avait pas toutes ces guinguettes fait dorénavant partie, en tant que complément de programme introductif, de L’audition, qu’il réalise la même année. Les deux films, si on les regarde à la suite, se marient bien.

     Ici on suit deux ados ayant chacun intégré une fanfare locale, en prévision de participer au Kolin de Kmoch, un prestigieux festival. Les deux garçons décident in extremis de participer à une course de motos.

     Portrait en creux d’une jeunesse éprise de liberté, ce moyen métrage saisit la violence d’une répétition d’orchestre d’un côté et l’univers des courses de moto de l’autre, dans un registre pleinement documentaire, quand bien même il y ait ouvertement de la fabrication.

Man on the moon – Milos Forman – 2000

Man on the moon - Milos Forman - 2000 dans Milos Forman man-on-the-moon-1999-17-g    4.0   La réussite du film de Forman tient dans son non-respect des conventions du biopic. Et c’est un spécialiste du genre (Amadeus, Larry Flint) là-dessus. Personnage quelque peu antipathique, parfois incompréhensible. Oubli volontaire d’éclaircissement du récit. Refus de l’élégance, au sens complaisant. C’est vrai que de ces points de vue là Man on the moon s’avère fascinant. Jusqu’à sa façon de brasser la vie de cet homme, sans jamais situer temporellement, sans jamais rendre important un événement de sa vie qui le fut. Tout est asséné à cent à l’heure si bien que l’on débarque dans le film sans repères, avec qui plus est une proéminence de la parole. A ce titre, la première scène est sans nul doute ce qu’il y a de mieux, avec ce personnage complètement ahuri (Jim Carrey jouant Andy Kaufman) qui nous regarde en nous débitant quelques mots avant de dire que le film est terminé (générique à l’appui enchaîné d’un écran noir d’une bonne quinzaine de secondes) puis de revenir en nous chuchotant presque à l’oreille que ce procédé l’empêche de faire partager son film à ceux qui ne le comprendraient pas. C’est vrai que l’on cerne d’emblée le personnage. Quelqu’un de fou, sur une autre planète, une sorte de farce ambulante qui semble croire que tout n’est qu’illusion, que la bêtise c’est le sérieux.

     Moi, le problème que j’ai avec ce film c’est que je le trouve justement pas assez fou, pas à la hauteur du personnage charismatique qu’il convoque. Ou alors pas suffisamment passionnant dans ses enchaînements. Forman veut tellement faire et montrer de ce personnage si imposant qu’il oublie tout le reste. Les personnages secondaires comme sa mise en scène. Je vois très peu de cinéma là-dedans dans ce qu’il a de suggestif. Très peu d’idées. L’exemple parfait ce sont les multiples contre-champ du show de Andy que Forman nous offre afin que nous suivions systématiquement les réactions du public. Tout est saccadé. Et du coup, je n’ai plus l’impression de voir le show du personnage Andy mais celui de l’acteur Jim. Je ne vois pas grand chose d’intéressant dans ce film au-delà du simple récit lequel retrace uniquement quelques moments de la vie du trublion Kaufman.

     Après, j’aime beaucoup l’idée de la farce et comment le film en parle. J’aime le fait que Forman se soit focalisé sur les parties de catchs (contre des femmes) d’Andy qui révèlent assez justement l’absurdité de ce sport/spectacle. J’aime aussi beaucoup l’instant où Andy annonce qu’il a un cancer et les pluies de rires et moqueries de ses amis qui s’abattent sur lui, certains contestant cette idée la trouvant de mauvais goût, d’autres approuvant le style jusqu’au-boutiste en continuant de le soutenir.

     Le cercle dans lequel s’est engagé Andy (Tu n’as que ce que tu as crée, lui dira son agent Shapiro) est aussi celui du film. A force de vouloir tenter de comprendre le faux on en oublie presque le vrai. Moi je vois un film qui a du rythme, une dynamique énorme, quelques moments délicieux mais à aucun moment je ne suis séduis autrement que par la farce. Jamais le film ne m’agrippe vraiment. Il reste une farce alors qu’il tente d’être autre chose, il suffit d’évoquer la fin du film. Et comme toute farce c’est marrant sur le moment puis on ne s’en souvient plus.


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silencio


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