Archives pour la catégorie Morten Tyldum

Passengers – Morten Tyldum – 2016

30. Passengers - Morten Tyldum - 2016Le voyage (sur)gelé.

   6.0   Lors d’un voyage interstellaire vers une planète colonisée, la collision du vaisseau avec un champ d’astéroïdes provoque un dysfonctionnement qui réveille l’un des occupants des cinq mille modules d’hibernations. Jim Preston découvre bientôt qu’il est seul (Et Chris Pratt n’a plus vraiment la tronche d’un Gardien de la galaxie, quoique…) mais surtout qu’il s’est réveillé de sa biostase quatre-vingt dix ans trop tôt, autrement dit qu’il n’a aucune chance d’atteindre sa destination. Devant l’impossibilité de contrecarrer cette fâcheuse situation – puisque les robots à bord ne sont pas formés pour faire face à ce type de panne, les messages de détresse qu’il envoie à la Terre n’auront pas de feedback avant un demi-siècle – il se résout à vivre dans ce vaisseau (On pense à Moon, de Duncan Jones) tout en profitant de la gamme de produits de consommation mis à sa disposition – ce que lui conseille Arthur, l’androide-barman – à ceci près qu’il est un passager de seconde classe donc que sa chambre et ses plateaux repas sont plutôt rudimentaires. Le temps passe et cette solitude provoque suffisamment de lassitude pour que Jim déprime et songe même à mettre fin à ses jours lors d’une sortie sécurisée sous scaphandre. Mais il va trouver comment y remédier en tombant amoureux d’Aurora, une fille endormie dans un caisson et se retrouve bientôt devant un dilemme moral hors catégorie puisqu’il sait qu’en la réveillant il la condamne. Et il va évidemment réveiller Jennifer Lawrence, sinon y a pas de film. La partie où ils sont tous deux dans le vaisseau est chouette puisque une idylle se tisse, forcément et qu’elle se tisse plutôt bien. Celle où Aurora découvre le pot-aux-roses redistribue les cartes et le film tient encore très bien la baraque. C’est après que ça se gâte, que le film hollywoodise crânement son récit, ses rebondissements, sa mise en scène, bref sabote l’ambiance qui parcourait le film jusqu’ici. Néanmoins, Morten Tyldum qui n’est pas un cinéaste très intéressant (Imitation game, Headhunters : Rien de folichon) effectue correctement le job dans cette dynamique parfaitement hollywoodienne. Il n’y a probablement plus grand-chose de l’atmosphère qui irrigue la nouvelle de Philip de K.Dick dont il s’inspire, mais de nombreuses séquences fonctionnent, notamment les scènes de gravité – en particulier celle suffocante dans la piscine – et son clin d’œil à Shining, bien que martelé, est plutôt savoureux. J’ai bien aimé comme j’aime bien Seul sur Mars, de Ridley Scott en fait. Rien de mémorable, tant dans le mouvement prolifique des films spatiaux de ces dix dernières années ça reste du panier moindre, mais c’est un correct divertissement du dimanche soir.

Headhunters (Hodejegerne) – Morten Tyldum – 2013

03. Headhunters - Hodejegerne - Morten Tyldum - 2013L’arroseur arrosé.

   5.0   Durant le premier tiers, on se dit qu’Headhunters pourrait briller par son efficacité en tant qu’exercice de genre. Il y a une certaine nervosité, un peu de méchanceté aussi : Difficile de s’attacher à un personnage dans ces cages de verre galvanisées par la réussite professionnelle. Mais on trouve déjà un agencement à l’américaine, que Morten Tyldum exploitera davantage encore dans Imitation game, qui n’aura plus rien de norvégien. Et passé le (sale) goût de cette première demi-heure franchement détestable, en forme de mauvais pilot de série, Headhunters va presque devenir une sorte de modèle de « polar à l’américaine » justement. Fait pour séduire les américains au point qu’il ressemble beaucoup, formellement, à des séries, des films d’outre-Atlantique qu’on voit passé continuellement. Et malgré les nombreuses invraisemblances (la scène du camion, géniale, mais bon…), la musique envahissante et un manque total de prise de risque (quitte à voir du sang, de la merde et du gunfight bien sec autant y aller crûment : Il me semble que Tyldum n’ose pas, mais je n’arrive pas à savoir si on l’en a empêché ou s’il s’en satisfait pleinement, autrement dit s’il est juste un yes man ou un cinéaste masqué) soudain le film s’emballe complètement. Il était rasoir, il devient remuant. Et il réussit par ailleurs quelque chose de fondamental : L’identification. Il faut en effet du temps pour qu’on s’attache à ce personnage, mais il y parvient. Ce banal pauvre connard devient plus un pauvre type qui veut sauver sa peau des griffes d’un énorme pauvre connard et ça fonctionne. Et ce n’était pas gagné car le grand méchant c’est Nicholaj Coster-Waldau aka Jaime dans Game of thrones aka peu-importe-son-rôle-on-adore-ce-gars. Bref, c’est qu’il a vraiment un rôle d’ordure. Ou bien c’est tout simplement parce que Tyldum ne quitte plus son personnage, pris dans un « étau hitchcockien » qu’on aime tant voir au cinéma. Au final, le film reste bien dans les clous, jouant tellement la carte de l’humour noir – N’est pas Coen qui veut – il retombe vulgairement sur ses pattes avec le personnage face caméra qui répète ce qu’il scandait dans le premier plan, donc en redevenant le banal pauvre connard qu’il était initialement : Si le film s’était étiré sur l’enquête du flic, sûr que ça aurait été tout aussi à chier que le premier tiers. Quant à son issue romantique, elle aussi semble bien trop fabriquée. Malgré tout ça m’intéresse bien plus qu’Imitation game, qui m’avait gonflé de bout en bout.

Imitation game (The imitation game) – Morten Tyldum – 2015

07874469-photo-imitation-game   3.0   Ce qui m’a fait tenir jusqu’au bout c’est son sujet, c’est tout. Car en terme de mise en scène… bah c’est bien simple ça n’a aucun intérêt. Tout est hyper classique, attendu, programmatique, c’est insupportable. J’ai aussi un problème avec Benedict Cumberbatch. J’ai vraiment l’impression de voir exactement le même personnage que celui qu’il campe dans Sherlock, ça m’a gonflé. Bref, je n’aime pas du tout.


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silencio


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