Archives pour la catégorie Nicolas Benamou

À fond – Nicolas Benamou – 2016

21. À fond - Nicolas Benamou - 2016Régulateur blagueur.

   4.5   Contre toute attente, ce remake de Speed avec un monospace à la place du bus et un régulateur de vitesse récalcitrant en guise de bombe, s’avère pas désagréable, pour la simple et bonne raison d’une part que le rythme y est particulièrement effréné et agréablement effrené, pas hystérique à t’en décoller les rétines (Ce qui n’est pas étonnant de la part de Nicolas Benamou, qui co-réalisait avec Lacheau les deux beaux opus de Babysitting) et que tout est tourné en décors naturels : Pas de fond vert ni de voiture en studio (comme le voulait la production au départ) mais une véritable autoroute 1h30 durant ou presque : les premières minutes sont nulles à chier, tant qu’on n’a pas mis les pieds dans le monospace, en fait. Le film capitalise alors sur ses personnages cinglés en rafale (le flic zélé, l’auto-stoppeuse nunuche, le gitan énervé, le papy catastrophe, les gosses hystériques, la maman badass…) et des gags et running-gags pas toujours originaux ni inspirés mais se relayant avec suffisamment de punch pour ne pas s’en satisfaire. A noter que Foresti en commissaire et Commandeur en vendeur de voiture m’ont bien fait marrer. J’étais de bonne composition, sans doute.

Babysitting 2 – Nicolas Benamou & Philippe Lacheau – 2015

14890396_10154105644847106_696159881860114844_oMémésitting.

   5.5   On prend les mêmes et on recommence, à la différence que la fête foraine de St-Germain en Laye est remplacée par la forêt du Brésil. L’idée avait de quoi faire frémir, quand bien même on avait apprécié les premières aventures de ce found foutage singeant sans vergogne quelques récentes comédies américaines. Les vingt premières minutes confirment ces craintes : La plage est l’occasion d’exhiber davantage de string et poitrines et un groupe de comique assis peinard sur le butin de leur petite réussite. Un peu comme la troupe du Splendid avait en son temps cartonné les planches du café-théâtre avant de faire ses gammes en cinéma en se délocalisant dans un club med de Côte d’Ivoire puis dans la station de ski de Val d’Isère. Quand ça marche, pourquoi s’embêter ?

     Loin de moi l’idée de voir en Babysitting 2 Les bronzés font du ski de la bande à Fifi, néanmoins, ô surprise, une fois la machine lancée et l’on retrouve la rythmique déjantée qui investissait le premier opus. L’originalité en moins certes (Il s’agit une nouvelle fois d’une caméra retrouvée qui va permettre de reconstituer une aventure hors-champ) mais avec cette volonté, encore plus généreuse cette fois, de faire des lieux un terrain de jeu géant, hystérique et hallucinogène, entre grottes, tribus indiennes et saut en parachute. L’humour est sensiblement identique (C’est donc très, très con) mais le délire plus trash encore, moins calqué sur le côté festif (et sa pléiade de figurants) parasité par la reconstruction familiale (Ce qui échouait dans le premier qui voulait à la fois être le film trash sans limite et un pur divertissement familial) que sur un flot de mésaventures sans aucune mesure. Avec cette liberté bienvenue de faire une suite sans se soucier du matériau de base : Si les personnages reviennent ça semble être une toute autre histoire ou presque – Les bronzés c’était un peu pareil, quand on y réfléchit et le fait que Clavier remplace ici Jugnot dans le même rôle n’est à mon avis pas un clin d’œil anodin. Pire, l’enfant convoqué par le titre a disparu, c’est comme s’il n’existait plus. C’est une mémé qui le remplace, véritable trouvaille WTF (qui rappelle un peu celle du dessin animé Les Croods) et métronome du film dans la mesure où c’est elle qui lui insuffle son excentricité inaltérable. Comme l’enfant dans le premier, c’est elle qui apparait, disparait, réapparait et garantit le flot de vannes et situations abracadabrantes.

     Ce n’est pas toujours très subtil, rarement fin (Mais on pourrait en dire autant de l’humour ZAZ, qu’on approche ci et là par les multiples références) c’est souvent en roue libre dans son défilé de pastilles et ça veut encore trop mêler found foutage et présent de ceux qui regardent le found foutage (De façon à ce que le spectateur cale ses émotions sur les leurs) mais bordel qu’est-ce que j’ai pu me marrer une fois de plus ! Et puis j’aime bien cette bande, je sais pas, je trouve qu’elle fonctionne bien ensemble, que tous sont complémentaires les uns des autres. Je sens que le prochain volet se déroulera à la montagne.

Babysitting – Philippe Lacheau & Nicolas Benamou – 2014

10406731_10152703672092106_9101911080348785066_n30 ans sinon rien.

   6.5   Vers le tout début du film, Franck, alors employé à l’accueil d’une grosse boite d’édition de bande dessinée, prend l’ascenseur lui permettant de rendre visite à son patron afin de lui faire du plat et de lui montrer ses dessins en espérant qu’ils lui ouvriront d’autres portes. Il y croise un garçon d’une dizaine d’année, impoli, excécrable, insultant, bref le prototype du gosse à baffer. Le marmot mate Scream 4 sur sa tablette. En quittant l’ascenseur, Franck lui révèle l’identité du tueur. Un gros spoiler qui soulage.

     La scène en question, relativement banale, socle pourtant tout le film, en terme de forme comme de scénar. Ce n’est que plus tard que Franck accepte, malgré son engagement dans une soirée concoctée pour fêter ses trente ans, pour préserver ses plans de carrière, la demande de son patron, de garder son fils en babysitting. On retrouvera le petit branleur de l’ascenseur, cela va de soi – Qui se vengera plus tard en lui spoilant la fin de The departed. Gros bâtard. La soirée va donc vite dégénérer.

     On ne le sait pas encore, mais le film à l’image du Craven cité, va s’embraser de façon surprenante, en évinçant une nuit entière, avant de la revive intégralement le lendemain sur des vidéos amateurs shootées pendant la nuit. Procédé qui semble donc lié à deux monstres de la comédie populaire américaine de ces dernières années : Very bad trip et Projet X. C’est l’énergie du found foutage de l’un et l’image manquante provoquée par l’ellipse de l’autre. L’affiliation est tellement imposante qu’elle ne peut que faire peur. Et pourtant.

     Le début du film est très moyen – pour ne pas dire mauvais – et la fin aussi. Ce qu’il y a dans l’entre-deux est en revanche aussi inégal qu’astucieux. La bande à Fifi, come-back. Une vraie boule d’énergie qui revête quelques gags assez géniaux, notamment grâce à deux efficaces trublions : Philippe Duquesne, le flic relou et Tarek Boudali, l’ami qui imite particulièrement bien le Vélociraptor. Ils m’ont fait marrer ces cons. L’idéal c’est qu’ils appartiennent tous deux à des échelles de temporalité distinctes : le présent pour l’un, la vidéo retrouvée pour l’autre. Ça permet un certain équilibre.

     Il faut dire aussi que le film regorge de séquences assez drôles comme celle du bouchon de Ruinart, celle de la casquette, du perroquet ou encore une séquence Mario Kart (entièrement pompée sur un trip de Rémi Gaillard, bananes et tortues comprises) mais aussi d’un strip-tease à coup de baffe de cul – repris en boucle pour la séquence de présentation des interprètes à la fin. Je suis ravi de voir une comédie française se permettre ce genre de truc. Et cette idée ouvertement introduite par la citation de Scream d’intégrer un film à l’intérieur du film. Le climax intervient au moment où les personnages à l’intérieur du film regardent le film de leur attraction foraine.

     Il faut d’ailleurs signaler que c’est une mine à références, coquettes, mais je prends : le clin d’œil à Là-haut, Le jouet de Veber et les films suscités. C’est facile la plupart du temps, mais c’est fait avec une telle énergie que ça finit par être séduisant. Au passage, hormis quelques gags plus ou moins foireux, je trouve ça infiniment plus généreux que l’autre carton populaire de l’année, Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu. Dans les deux cas il est assez savoureux de voir l’un des Splendid jouer un vieux con. Quant à Philippe « Fifi » Lacheau dans le rôle ingrat du rabat joie permanent il s’en sort très bien.

     Dommage que le film ne choisisse pas l’option d’y aller franco, toujours à s’excuser d’être trash alors qu’il ne l’est véritablement jamais, ou alors très brièvement. Dès qu’il se repose sur sa morale à trois francs six sous, à savoir rejouer les retrouvailles entre un père et son fils, il devient plus film pour gosse qu’autre chose. Les nombreux retours au présent sont mécaniques. Et plus que mécaniques ils semblent vouloir satisfaire le spectateur qui vient voir Jugnot. Les séquences en question n’ont d’intérêt que de permettre au flic beauf derrière de s’en donner à cœur joie.

     En fin de compte on est tout de même loin d’un Projet X mais je trouve ça nettement plus réussi qu’un Very bad trip, qui est un film qui je me rends compte me gonfle prodigieusement avec le temps. On me dit dans l’oreillette qu’un deuxième volet est déjà en chantier. Bref, à l’image de son illustre, ça sent la franchise.


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