Destination finale.
6.0 Le film auquel on pense immédiatement devant Heureux gagnants, c’est Les nouveaux sauvages, le film de Damian Szifrón. D’abord en raison de la construction puisqu’il s’agit là aussi d’une succession de petites histoires indépendantes, mais aussi pour la méchanceté qui en émane et cette énergie de la destruction. Point de pétage de plombs au sens propre ici, mais des gagnants du loto touchés sous différentes formes par une malédiction. Des contextes chaque fois très différents, des rebondissements en rafale, une générosité qui transpire de partout, un sens du rythme hallucinant sans pour autant tomber dans l’hystérie, et de supers personnages, centraux comme secondaires, d’un épisode à l’autre.
Si le genre du film à sketchs offre une fois de plus des chapitres inégaux, la satire fonctionne à plein régime, le casting global est génial et l’on retrouve la mécanique comique assez jubilatoire qui émanait de Toute première fois, déjà co-réalisé par Maxime Govare. Avec Et plus si affinités, ce sont les plus grands éclats de rires entendus durant le festival je pense, ovation finale comprise. En somme, mon avis est peut-être positivement biaisé par l’engouement généré par une salle de mille personnes se marrant à gorge déployée. Qu’importe.
A noter que le meilleur moment de la soirée ne se situait pas directement au sein d’Heureux gagnants mais un peu avant sa projection, quand Audrey Lamy est montée sur scène afin de présenter le film, bientôt accompagnée d’une vidéo signée Fabrice Eboué, diffusée sur l’écran du grand palais. Dans sa salle de bain, le voilà s’excusant de son absence pour contrainte parentale, avant de faire un amalgame entre la neige de la station et celle du showbiz, puis d’effectuer un faux placement produit d’un déodorant, pour finir sur un jeu de mot pourri forcément génial. Salle hilare. Il est vraiment très fort.