De paille.
4.5 J’attendais un film brulant. Je n’ai vu qu’un truc froid, amorphe, désincarné. Entre cette impressionnante ouverture nocturne durant laquelle des bulldozers renversent une forêt d’eucalyptus et l’incendie final, plein jour, indomptable et dangereux pour les villages, le film se fige et quand il n’ose plus se figer, il fait appel à Léonard Cohen ou Vivaldi, « Suzanne » ou « Cum dederit ». Il y a quelque chose d’un peu trop fabriqué dans ce film qui fait croire qu’il est un document sur la Galice doublé d’une chronique paysanne mère et fils. Laxe veut tellement faire de son pyromane un mec normal, probablement innocent – bien que le mystère reste entier – qu’il oublie d’en faire un personnage ou ne serait-ce que l’incarnation de la victime d’une injustice. On est peu ému par cette trajectoire, comme on est peu ému par le feu, lorsqu’il vient – La promesse complaisante du titre ne lui fait pas du bien. Il manque à ce feu la fascination et la peur qu’on lui prête, ce n’est pas Les moissons du ciel. Et les montagnes de la Galice manquent de relief dans l’œil de l’auteur : Il n’en tire pas grand-chose, finalement. Il me semble que Roberto Caston, dans un registre similaire, filmait beaucoup mieux la vallée d’Arratia, dans Ander, pour rester dans le nord de l’Espagne. Bref, j’hallucine un peu de sa (très) bonne presse, là. Je vais me refaire Backdraft, tiens.