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Wall Street – Oliver Stone – 1988

22. Wall Street - Oliver Stone - 1988« Greed is good »

   7.0   Tout d’abord dire qu’il vaut mieux ne pas être allergique à l’esthétique véhiculée durant les années 80 quand on se lance dans ce film d’Oliver Stone. Car même s’il a le génie d’ériger cette vulgarité oppressante en tableau quasi expressionniste, exquis et fascinant, un peu comme l’était la technologie dans le Koyaanisqatsi de Godfrey Reggio, ou l’ascension criminelle de Tony Montana, dans le Scarface de Brian de Palma, il ne faut pas se tromper : On est bien dans un film de 1987. Même les split-screen sont d’un goût douteux. Mais ça fait partie du décor, du récit ou presque que de transpirer l’outrance des années Reagan et ses golden boys emblématiques. Par quelques plans, le film évoque aussi le Police fédérale Los Angeles, de Friedkin.

     Le film s’intéresse à Bud Fox, un jeune loup (incarné par Charlie Sheen) bien plus attiré par le monde des requins de la bourse que par celui de son père (Martin Sheen) qui travaille pour une compagnie aérienne. Il est d’abord une sorte de pion dans le monde des traders, condamné à la tâche ingrate de faire du démarchage téléphonique. Jusqu’à ce qu’il rencontre une sorte de père spirituel, Gordon Gekko (Michael Douglas, extraordinaire), un rader vampirique qui va l’initier et le mener au sommet – littéralement, puisqu’il achètera un appartement à un million de dollar, sur le toit d’un gratte-ciel de l’Upper East Side – avant qu’ils se retournent l’un contre l’autre, quand Gekko sera allé trop loin pour lui, en utilisant la faillite de la société dans laquelle travaille le père de Fox, afin de s’enrichir.

     Sur ce monstre qu’est le capitalisme financier c’est un film aussi riche que limpide, même pour celui qui comme moi ne comprend pas grand-chose à ce monde. Un film sur un New York effréné, à la fois très précis (en tant que document de 1985) et très romanesque. C’est ce mélange de répulsion / séduction – avec des personnages que l’on adore détester – qui fait la réussite de l’ensemble. A noter que la bande originale est assez magistrale, car en plus de balancer du Stan Getz, elle a le bon goût d’utiliser deux morceaux de My Life in the Bush of Ghosts, le chef d’œuvre de David Byrne & Brian Eno, ainsi que Talking heads lors du générique final. Au rayon des petits cadeaux il y a celui de retrouver Sean Young & Darryl Hannah, cinq ans seulement après Blade Runner.

     Quant à la critique, elle est là, plutôt acerbe, mais peut-être moins que le sont les vertus séductrices de son effervescence. Quelque part, c’est un film qui romance tellement, le récit, les chassés croisés, l’univers de la finance, qu’il ne peut véritablement s’ériger contre Wall street, contre l’Amérique – Le film est par ailleurs dédié au père d’Oliver Stone, qui était courtier en bourse. Qu’il se termine sur un parvis de tribunal en dit long : Wall street est sauvé, la justice s’est chargée de punir les requins. On est loin de la conclusion du Loup de Wall Street. Mais Stone a toujours été plus moralisateur que Scorsese, ce n’est pas un scoop. Quoiqu’il en soit, j’ai trouvé le film absolument passionnant, sans doute parce que Stone filme à l’énergie, sans concessions, avec les nerfs et les tripes (et la patine 80’s), la répulsion et la fascination. On est certes loin derrière JFK, mais aussi loin devant tout le reste.

L’enfer du dimanche (Any given sunday) – Oliver Stone – 2000

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Hysteria.

   4.5   J’étais curieux. Je m’attendais à un truc bien pourri comme Stone sait nous concocter régulièrement ou à un truc excellent à la JFK, version football américain. Ce n’est ni l’un ni l’autre. Je trouve ça à la fois hyper osé dans la manière de raconter, c’est hyper bancal, décousu, on est quasi en plein suicide commercial. Et puis en même temps c’est terriblement laid, hystérique, clipesque, interminable, irregardable. Mais je suis content d’y avoir jeté un œil malgré tout.


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silencio


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