Publié 4 novembre 2021
dans Paul Greengrass
Captain Jefferson and the girl.
6.0 Un western réalisé par Paul Greengrass. La nouvelle a de quoi surprendre, tant son style semble éloigné du genre. On s’attendait à des gunfights filmés camera à l’épaule, il n’en sera rien : La Mission, dont on préférera nettement le titre original, The news from the world, plus représentatif de l’esprit du film, sera un western des plus classiques et classieux, embarquant un ancien capitaine de la guerre de Sécession, veuf, reconverti en lecteur de journaux dans les bourgades qu’il traverse, qui se charge d’accompagner une jeune orpheline, élevée par une tribu kiowa.
C’est le récit d’un convoi, d’une traversée, avec les rencontres et obstacles chers au genre, au sein duquel va progressivement naître une complicité entre deux abîmés de la vie, qui ne parlent pas la même langue. On pense au Convoi des braves, de John Ford, ainsi qu’au True Grit, des frères Coen et lors d’un magnifique affrontement rocheux c’est L’homme de la plaine ou Winchester’73 d’Anthony Mann qui sont réactivés. Tom Hanks y est aussi à l’aise que dans le précédent Greengrass, Capitaine Philips. Beau film. Et émouvant sur sa fin, pourtant très attendue.
Publié 15 octobre 2016
dans Paul Greengrass
Le bateau.
6.0 Comme à son habitude, la méthode Greengrass fonctionne à bloc dès qu’il s’agit d’installer une tension, de la faire grimper progressivement puis d’exploser le cardio dans les rushs les plus mouvementés. Greenzone et avant cela le troisième volet de la saga Bourne avaient montrer les limites d’un dispositif ultra prévisible et roublard. Capitaine Philips a la bonne idée de se Zéméckiser dans un premier temps, suivant Tom Hanks dans son quotidien de capitaine de cargo pour qui ça ne va pas être le jour, en gros. Bientôt attaqué par des pirates, il se doit de prendre les bonnes solutions, hâtives évidemment, pour limiter les dommages et gagner du temps. Toute la première partie de quotidien sur lequel gronde sournoisement une menace est une merveille de construction neutre, côté cargo comme pirates, puisque le film nous offre aussi le contre-champ. C’est calme (pour du Greengrass) et précis, on comprend parfaitement les motivations de part et d’autre. Dès l’instant que les pirates somaliens sont dans le sillage du cargo américain, le film ne se relâchera jamais, pour le meilleur lors de la prise d’otages / confrontation Philips/Muse culminant là dans cette séquence de salle des machines, pour le moins bon « éthiquement parlant » dès qu’on entre dans la pure complicité avec la marine US. Certes c’est fait de main de maître et ce jusqu’au bout (Le sauvetage nocturne, d’une précision hallucinante, tensiomètre explosé) mais on ne pourra s’empêcher d’y voir Greengrass aussi fier des forces armées que de son savoir-faire mise en scénique à grands renforts de caméra qui tremble. Reste que le film est purement maritime, au sens où tout se déroule là dans les eaux, d’un navire à l’autre, immense cargo ou coque de noix, lui permettant ainsi de ne jamais perdre son horizon, mécanique mais ô combien efficace.