Nano war.
7.0 Le douzième film du MCU, qui clôt la phase II, est né d’une désillusion terrible pour la geekosphère. Leur incompréhensible héros – Franchement j’ai de la sympathie pour Hot Fuzz et Shaun of the Dead, mais ça s’arrête là, quoi, je ne comprends pas trop la hype autour de ce bonhomme – s’est fait débarquer d’un projet qu’il chérissait. Qu’il chérissait au point de trop se l’approprier, sans doute. Remplacer Edgar Wright par Peyton Reed, réalisateur plus passe-partout, capable du meilleur (Le chouette Yes man, avec Jim Carrey) comme du pire (La rupture, avec Jennifer Aniston) c’était se garantir une certaine transparence mise en scénique. C’est pas plus mal. Au moins, on n’a pas eu à se farcir une scène avec un Cornetto, c’est toujours ça de gagner. C’est un beau film de casse, une chouette comédie romantique et s’il est aussi attachant c’est probablement parce qu’il semble en apparence plus anecdotique que les autres.
Si plus tard, Spiderman, Homecoming amorce un virage dans le capital sympathie de la Marvel Cinematic Universe qui visait plus jeune et davantage l’esprit geek que celui de la vanne formatée dessinée par Iron Man et consorts, Ant-Man bâtit une pierre supplémentaire, réjouissante tant il pourrait être le crossover idéal entre l’univers comique de Wright, la délicate approche super-héroïque de l’homme araignée qu’en avait fait Sam Raimi et L’homme qui rétrécit. Film ouvertement cité et pas seulement parce qu’on y rapetisse un homme, mais aussi par l’évocation d’abord puis la traversée bientôt de l’infra-moléculaire, véritable trouée bouleversante sur laquelle s’achève le chef d’œuvre absolu de Jack Arnold, et qui sera aussi un haut fait dans le dernier quart d’Ant-Man, réduit pour s’en tirer à passer en taille subatomique. Et puis quand on parle de capital sympathie, difficile de ne pas mentionner Paul Rudd, acteur toujours génial partout où il passe : Difficile de trouver quelqu’un de plus cool pour camper ce rôle aussi cool.
C’est d’ores et déjà l’un de mes films préférés de la saga. Sans doute parce que ça me parle complètement, à moi qui aime d’amour L’homme qui rétrécit et bien entendu Chérie j’ai rétréci les gosses. Si on m’offrait de choisir un pouvoir, ce serait celui de pouvoir rétrécir, « sauver le monde » dans une cave ou un jardin. Sans compter que je trouve ça hyper cinématographique, faire croire qu’un jardin est une jungle, une cave un monde tout entier, c’est rappeler qu’on peut croire à l’aventure dans un studio. A ce titre, l’affrontement final entre Ant-man et Yellowjacket, dans la maison de Scott, enfin surtout dans la chambre de Cassie, que l’on suit parfois du point de vue de Scott en Ant-man parfois du point de vue de sa fille de sept ans, qui voit un combat au sein de ses jouets, est absolument réjouissant en ce sens qu’il exploite à merveille les variations d’échelles et utilise des inserts comiques hilarantes, qui rappelle les plongées au sein de l’imaginaire de l’enfant – avec les jouets qui s’animent – dans Toy Story.
Parmi les bonnes idées qui jalonnent le film, mention spéciale à l’une de mes séquences préférés de l’intégralité des films du MCU lorsque Ant-man et Yellowjacket s’affronte dans un hélicoptère puis dans une mallette tombant d’un avion, entre multiples objets – Piles, écouteurs, boutons, clé USB, carte bleue – accompagnés par « Plainsong » que Scott a accidentellement (pour se propulser) déclenché en appuyant sur l’I phone et criant : « I’m gonna disintegrate you » ! Entendre l’Iphone répondre : « Playing « Disintegration » by the Cure » est un pur moment de grâce, tellement en phase avec la situation. Voilà, ca dure à peine trente secondes, mais c’est une belle surprise, et d’un point de vue graphique c’est fabuleux. Et puis comme la plupart des scènes d’action du film, on retrouve finalement notre échelle et cette chute de mallette s’achève modestement dans la piscine d’un quartier résidentiel.