We don’t need a bigger boat.
7.0 Suite à un accident de voiture, un couple (Nicole Kidman & Sam Neill) perd leur enfant. Pour s’en remettre, ils prennent le large sur un voilier dans le but d’être seuls au monde sur une mer d’huile pendant plusieurs semaines. Un jour, ils aperçoivent un autre bateau en détresse, un homme s’en extraie dans un canot et les rejoint, paumé et traumatisé. Le reste de son équipage aurait succombé à une intoxication alimentaire et suite à une avarie de moteur, le voilier était sur le point de sombrer.
Evidemment, thriller oblige, c’est un leurre. Le naufragé est un gros psychopathe qui les a tous décimés. Et Billy Zane (qu’on adorera détester dans Titanic quelques années plus tard) est parfait pour ce rôle, un beau gosse absolument flippant, imprévisible, pervers, complètement halluciné. Il incarne un cauchemar absolu qui réussit à faire oublier la tragédie initiale, aussi bien aux personnages parents qu’à nous, spectateurs, qui tremblons pour leur survie en pleine mer.
Et c’est sur cet aspect que le film marque les esprits. C’est un huis clos à ciel ouvert, se déroulant exclusivement (après la brève introduction hospitalière) en mer. Une traversée de l’enfer dans un lieu paradisiaque. Et c’est ce double paradoxe (la rythmique hitchcockienne et la transformation du décor) qui illumine complètement Calme blanc, cette dimension ironique que l’on retrouve jusque dans son titre original ou francisé.
Le film est adapté du roman éponyme de Charles Williams, édité chez Série noire, qui devait déjà être porté à l’écran par Orson Welles, intitulé The deep, avec Jeanne Moreau, mais qui restera un projet inachevé. L’autre particularité du film est aussi d’être campé par trois interprètes très connus, ayant joués dans des films populaires, mais ce n’était pas encore le cas à l’époque : Prête à tout, Jurassic park ou Titanic sont encore loin.
Ayant beaucoup vu ce film quand j’étais ado, j’en avais fait un peu overdose, mais je suis content de l’avoir revu aujourd’hui : C’est vraiment un thriller classique comme il s’en faisait à la pelle durant cette époque, mais il est dans le haut du panier et notamment pour son efficacité, son cadre (L’océan à perte de vue, deux bateaux, trois personnages) et une admirable montée de tension et une telle gestion du suspense qu’on lui passe diverses incohérences liées au genre.