Archives pour la catégorie Pier Paolo Pasolini

Accattone – Pier Paolo Pasolini – 1962

accattone   8.0   C’est superbe. Et complètement délirant de se dire que c’est son premier film. Sinon, c’est le dixième film de Pasolini que je voie, je ne dirais pas que j’ai vécu dix tremblements de terre mais presque.

Pour l’occasion je tente un top,

Bien que tout soit fabuleux…

01. L’évangile selon saint Matthieu
02. Salò ou les 120 Journées de Sodome
03. Oedipe roi
04. Accattone
05. Théorème
06. Mamma Roma
07. Enquête sur la sexualité
08. La Ricotta
09. Les mille et une nuits
10. Carnet de notes pour une Orestie Africaine

Et oui, il m’en manque un sacré paquet à découvrir.

Un ami me disait récemment que pour lui aussi, L’évangile selon Matthieu était son Pasolini préféré. Mais qu’il était intimement convaincu qu’Accattone était son plus beau puisque son premier. L’apanage des poètes. Il va de soi que je le rejoins.

L’évangile selon saint Matthieu (Il vangelo secondo Matteo) – Pier Paolo Pasolini – 1965

vangelo5Passion.

   9.5   Il n’y a je crois pas meilleure retranscription cinématographique de l’évangile que celui du cinéaste italien Pier Paolo Pasolini. Il m’est très difficile d’en parler tant il représente pour moi une sorte de quintessence, telle une œuvre intouchable, sans équivalence. Ce ne sont donc que des superlatifs qui me viennent à l’esprit. J’aime les directions que le film s’engage à prendre, il n’a donc pas le temps d’ennuyer car tout est histoire de mise en scène, de partis pris de montage fulgurants. Dans la première partie du film, que l’on pourrait appeler L’enfance de Jésus, nous sommes dans un cinéma presque entièrement muet. Comme si Pasolini confondait les genèses. Hormis les apparitions de l’ange Gabriel à Joseph dans un style quasi-Buñuelien, nous restons dans un style très documentaire, dénués d’effets inutiles et ponctués musicalement par du Bach, du Mozart voire quelques chants africains de temps à autres. Respect de l’évangile d’une part et profanation mythologique d’autre part. Et un sublime noir et blanc. Lors du voyage de Jésus pour rejoindre la terre sainte, durant lequel il proclame les volontés du seigneur et effectue des guérisons magiques, la mise en scène est encore différente, peut-être plus théâtrale, mais pas vraiment, plutôt un cinéma qui m’évoque Dreyer ou Bergman. Et toute la fin des flagellations à la crucifixion, on dirait que Pasolini filme sous le manteau. L’objectif se cache derrière les nuques du peuple qui se délecte des souffrances du christ. Lors du chemin de croix, on semble faire aussi parti de la foule. Et chaque plan sur le mont Golgotha est une tuerie sans nom. C’est magnifique. C’est passionnant. C’est à mes yeux l’un des plus beaux films du monde. 


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silencio


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