A travers le miroir.
7.5 On garde de la première saison tout ce qui réussissait (la présence des guest-stars jouant leur propre rôle, notamment) et on coupe tout ce qui était de trop, au débotté je pense surtout à cet éreintant fil rouge que constituait le film dans la série, à savoir La môme 2.0 New génération, ce film auquel tout le monde croit alors que ça sent la grosse daube. C’était d’un lourd. Ça brisait presque tout. Ici, Eric & Ramzy tournent La tour Montparnasse infernale 2. On ne peut pas faire plus actuel que de regarder cette seconde saison en ce moment. La singularité du récit de Platane, suite du nom, c’est que de l’eau a coulé sous les ponts, les deux trublions n’en sont plus vraiment, c’est à peine s’ils sont encore potes et vu le déroulé des choses (Eric finit par surprendre Ramzy avec sa copine) je doute qu’ils puissent le redevenir. Eric a donc vécu quelques temps dans le grand nord canadien, il a perdu la foi, ne parvient plus à faire le gogol. Pire ça ne l’intéresse plus. Il vient de perdre ses parents, d’où son retour en France, il a aussi de gros problèmes fiscaux (d’où son accord pour faire la suite de La Tour) et pour couronner le tout, il a cassé un arbre sacré, au Canada. Ça aura son importance. L’humour gogol a donc plus ou moins disparu de Platane, qui prend davantage la tournure d’un humour maso, dans lequel le pauvre Eric (qui est pourtant un gros fumier, quand même, à ne jamais se mouiller dans la confrontation) et ses mensonges tous plus abracadabrants et lourds de conséquences les uns que les autres, finit par se révéler touchant. J’ai beaucoup aimé, parfois trouvé ça génial, surtout l’idée de fermer la saison dans un pseudo retour aux origines de Judor, en Guadeloupe. La série garde sa personnalité, mais change littéralement de cap en plus de changer de lieu. Une sortie nettement plus réussi que le fiasco final de la première saison.