Archives pour la catégorie Rebecca Zlotowski

Les enfants des autres – Rebecca Zlotowski – 2022

37. Les enfants des autres - Rebecca Zlotowski - 2022Être mère.

   7.0   Le film caché derrière Les enfants des autres, c’est bien entendu Kramer contre Kramer. Que Zlotowski évacue d’entrée en balançant le concerto en ut majeur pour mandoline, de Vivaldi, soit le morceau le plus utilisé dans le chef d’œuvre absolu de Robert Benton.

     Son film n’aura plus grand chose à voir avec son modèle, sinon de placer l’enfant au centre du récit, en permanence, mais aussi de filmer beaucoup les intérieurs d’appartements. A l’instar d’Hoffman jadis, Efira y sera magnifique, comme jamais. Et l’écriture, d’une finesse inouïe, est probablement ce que j’ai vu de plus beau cette année, brassant notamment le désir de maternité de façon archi subtile.  

     Et puis bon, c’est bête, mais un personnage de belle-mère, filmé comme ça, avec une telle douceur, un tel amour (et c’est vraiment ce qui respire de ce film, l’amour pour tous les personnages, jusqu’à la mère biologique, incarnée par Chiara Mastroianni, qui le temps d’une scène, nous foudroie complètement) c’est du jamais vu. C’est son film le plus vivant, le moins cérébral. Bref, le meilleur film de Rebecca Zlotowski, haut la main.

     Mais malgré cette tendresse générale, cette bienveillance dans chaque scène, cette écriture au cordeau, ses nombreuses subtilités, son épilogue d’une grande beauté, le film m’emporte assez peu avec lui et je ne sais pas vraiment l’expliquer. Et s’il m’émeut c’est qu’il convoque trop ma propre histoire. Peut-être que c’est ce que je lui reproche, de me faire du mal ? Peut-être le trouve-je un poil trop parisiano-parisien, aussi ? Peut-être est-il un peu trop attendu, programmatique, autocentré ? Un peu tout ça, peut-être, mais c’est sans doute davantage moi le problème que le film, que je recommande bien entendu chaudement.

Une fille facile – Rebecca Zlotowski – 2019

15. Une fille facile - Rebecca Zlotowski - 2019Cet envoûtement de l’été.

   6.5   C’est le troisième film que je voie de Rebecca Zlotowski, après Belle épine et Grand central et c’est le premier qui me séduit vraiment. J’aime beaucoup la douce cruauté et l’insolence en creux que le film dégage, en partie parce qu’il demande à vivre ce drôle d’été du point de vue de Naïma, la jeune cousine de celle qui est le centre des attentions : Sofia. Et qu’il parvient à déplacer notre regard en ce sens, nous mettre en empathie avec ce personnage en créant cette bulle de désir et de frustration, qui explose avec une pudeur exquise dans l’étrange relation lointaine qu’elle entretient avec Philippe. Relation qui semble périphérique mais qui finalement est le cœur du film. C’est surtout ce que je retiens ici, plus que la présence à la Bardot, de Zahia : Mina Farid et Benoit Magimel sont excellents. Mais on ne les voit peut-être pas assez.


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silencio


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