Le diner de beaufs.
0.0 Consternant de la première à la dernière seconde. A ce niveau de médiocrité et misogynie, je pense que ça tient de l’exploit. C’est Le cœur des hommes version sexagénaires, avec le célibataire endurci, le marié asexuel et celui coureur de jupons. Leurs femmes ou ex-femmes sont soit trop jeune et sexy, trop sportive et sexy ou castratrice endormie. Comme dans nos cahiers de vacances de primaire, je vous laisse relier chacun à chacune. Auteuil est hystérique, Lhermitte défoncé, Berry apathique, dans l’ordre (que vous voudrez) de nullité, rarement vu ces trois-là à ce point ridicules. Depuis 35 ans tous trois partent en vacances sans femmes et ça leur va. Se font une soirée pizza hebdomadaire et ça leur convient. Quand un jour l’un d’eux vient de tuer sa femme, débarque et demande leur aide, l’entente habituelle se délite. Evidemment. Mais pas tant que ça. Enfin, disons que c’est surtout l’occasion pour chacun de faire éclater ses rancœurs et quatre vérités, pour qu’au final d’une part, les femmes ne soient que des objets malmenées d’un point à un autre, d’autre part toute la grandiloquence tragique disparaisse d’un coup d’ardoise magique. Le film se veut surtout drôle et croyant vraiment en son potentiel comique, son humour pince-sans-rire. Mais il n’est que mauvais goût. Une pièce (tout se déroule dans un appartement ou presque) mal filmée, mal rythmée, mal éclairée. En permanence. Entre nombreux frissons de la honte, j’en ai sélectionné un, imbattable, lorsque Berry, pour prouver à son pote qu’il n’écoute pas que des chanteurs morts sur vinyle (Ce qui équivaut à être réac, hein, forcément) lui sort un CD de NTM et se permet une petite danse sur Ma Benz. De tel malaise devant un écran son rares, franchement. Et pour rester au niveau musical, quand tu crois avoir tout vu, tout encaissé, le film te balance une « séquence émotion » finale accompagnée par L’adagio de Mozart, Concerto 23. Creuser ne suffit pas, pour certains. Il faut qu’ils souillent.