4.5 C’est drôle que Bølgen et San Andreas soient sorti quasi simultanément puisqu’ils racontent sensiblement la même chose, que ce soit au niveau de la catastrophe (une affaire de failles) que d’un point de vue strictement familial. San Andreas était le gros machin hollywoodien, assumé comme tel, pur nanar en pantoufles qui respectait le cahier des charges à la lettre tandis que celui-ci est un film norvégien qui se prend pour un film hollywoodien. Rien de surprenant à voir Roar Uthaug à la barre, lui qui avait déjà fait le premier Cold Prey qui ressemblait fort à nombre de slasher ricains. Là aussi le cahier des charges est bien rempli, avec des invraisemblances grosse comme des montagnes, mais j’avoue être suffisamment bon public pour ce genre de truc (surtout quand ils masquent la faiblesse de leur budget par des séquences disons plus discrètes, intimes) même s’il faut bien se coltiner quarante longues minutes avant que ça ne démarre et toute la mise en place du récit, pour comprendre la famille un brin dysfonctionnelle qui nous est présentée, est bien balourde.
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Hors-pistes.
5.5 Slasher classique de bonne facture. Si le début n’est pas très intéressant, à savoir tenter de faire exister un groupe, mission en l’occurrence bâclée, la suite des événements, donc l’action, se révèle bien supérieure à son introduction. Car au début, rien ne semble judicieux. Il faut aller vite. Il faut que le montage soit hyper syncopé – affreux générique. Les personnages ont tous trois pauvres mots à dire. Il y a deux couples, un qui se roule des galoches, un couple tout récent alors, et un autre plus distant, à l’avant de la voiture, façon papa et maman. Mouais. Et un dernier gars, cinquième roue du carrosse, accessoirement aussi petit rigolo de la bande, qui n’a pas fini d’être un boulet. En effet, en plus de porter la chandelle, il se retrouve à la traîne lors de l’escalade du massif – il faut rappeler que le groupe a choisi de s’éloigner des pistes, afin d’éviter la foule mais aussi pour faire de l’extrême – avant d’être le personnage pivot du film puisque c’est lui qui essuie une violente chute et se casse une jambe. A cause de lui, le groupe est condamné à passer une nuit dans cette espèce de refuge/hôtel perdu dans la montagne, parce qu’il n’y a plus de réseau. Solution de facilité. Mais très mauvais choix, on s’en doute, c’est gros comme le nez au milieu de la figure. Le film restera d’ailleurs très prévisible jusqu’au bout, ne laissant que très peu d’envergure mystérieuse après une première séquence sous forme de flash-back laissant imaginer l’identité de notre futur tueur au piolet. Malgré tout, la tension s’intensifie. Et les couloirs de cet hôtel lugubre vont être d’un bon secours à la qualité du film qui aurait sans cela pu en pâtir. Le cinéaste norvégien passe alors à ce qu’il fait de mieux, l’aspect survival de son film. Chaque snowboarder va y passer un par un, jusqu’à un final efficace mais décevant. Je suis toujours surpris par les motivations du tueur, essentiellement lorsque rien ne nous est dit. Le tueur ici c’est un peu Jason de Vendredi 13. Il n’y aura rien d’autre que ce traumatisme trouble de l’enfance, vraiment révélé à la toute fin du film comme un bon twist, mais pas folichon non plus, ni même vraiment utile finalement. Le tueur a une facilité à se débarrasser de la plupart de ses victimes mais il en laisse deux en vie. C’est assez surprenant. Le premier il l’assomme seulement. La seconde on ne sait pas trop. Toujours est-il qu’avant de la jeter dans la crevasse il aurait quand même pu vérifier si elle était bien morte. Il y a de grandes facilités scénaristiques dans Cold prey mais ça fonctionne relativement bien, parce que le rythme est soutenu, c’est quasiment du non-stop, et surtout encore une fois, parce que le réalisateur a su filmer le lieu, ses pièces, ses recoins, ses bruits. C’est classique, très modèle américain, pas du luxe, parfois un peu limité au niveau de l’écriture mais ça se regarde bien, ça fou quand même bien les jetons d’ailleurs. Bonne surprise donc.