Sur la route.
8.5 Film fleuve, fresque monumentale, Milestones dresse le portrait de multiples personnes dispersés dans une Amérique post guerre du Vietnam, des militants qui s’interrogent sur leur identité, sur le pourquoi historique.
Milestones est sorti sur les écrans cannois en 1975 où il fut projeté à la quinzaine des réalisateurs. C’est en toute logique que le film est ressorti cette année à cette même quinzaine, et passe de façon inédite sur les écrans de l’hexagone durant l’automne. Enfin, sur les écrans de l’hexagone. Disons plutôt trois salles. Trois malheureuses salles en France.
Milestones est un film difficile. Un film qui dure 3h15. Un film morcelé. Un film loin d’être fluide, qui oscille entre différentes vies, communautés, à tel point que l’on s’y perd, ce qui atténue certains moments qui auraient pu être très forts. Milestones c’est la lente agonie des communautés hippies, des révolutionnaires, des marginaux d’Amérique, qui considèrent leur triste passé commun et envisagent comme ils peuvent ce qui pourrait ressembler à un futur.
Les réalisateurs Kramer et Douglas jouent énormément avec le procédé documentaire/fiction puisqu’il est vraiment délicat de ne pas les confondre. En ajoutant à tout cela certaines images d’archives sur le génocide des indiens et l’esclavage. Et en ce sens c’est un film unique. Un film qui ne ressemble à aucun autre. Un film muni d’une fin assez sensationnelle, presque déstabilisante par son trop plein de réalisme. Mais Milestones laisse cependant sur le carreau. Il est interminable. Mais il est légitimement interminable.