La montagne fâchée.
5.0 Gageons qu’à l’époque, la présence de Sarah Connor & James Bond au casting d’un film catastrophe ça devait impressionner. Et m’impressionner par la même occasion, tant je vouais un culte à Terminator 2 (que je considère toujours comme un chef d’œuvre absolu) et Goldeneye (qui est resté l’un de mes préférés de la franchise).
Je l’ai beaucoup vu, ce film. Pas sûr que je le trouvais bon, en fait, mais j’aimais trop les films Catastrophe pour m’en passer. Et c’est assez fidèle au flou souvenir que j’en gardais : Une première partie plutôt bien ficelée, charpentée, attachante, aménageant un beau crescendo, jusqu’au nuage pyroclastique ; et une seconde plus grandiloquente et épuisante.
Le pic de Dante est par ailleurs assez proche de Twister, dans sa structure et sa volonté de rester en priorité aux côtés de sa bande de spécialistes chevronnés. A la différence qu’ici, la comédie de remariage s’effectue sur le terrain de la famille recomposée : Linda Hamilton (maire de la petite ville de Dante’s peak) et Brosnan (Volcanologue engagé pour mesurer l’activité sismique du secteur) sont tous deux seuls, bloqués par leur passé respectif, une histoire d’amour déchue, trop imposante, qui a laissé des traces.
Le film réussit donc assez bien cette partie-là : Leur rencontre et la montée imperceptible de la tension. Avec ce petit côté Jaws pas très utile visant à élever le héros contre tous (Très rapidement il propose de faire évacuer la ville) et notamment ceux qui parlent économie et politique. La résonance avec notre actualité en plein Covid-19 interpelle, mais l’idée n’est que trop partiellement traitée pour déboucher sur quelque chose de complexe, concret, engagé.
Et c’est lorsque le volcan s’embrase, par étapes, que le film se vautre un peu, puis beaucoup, noyé dans le ridicule de situations beaucoup trop invraisemblables : La traversée en 4×4 sur une lave noire encore vive, en barque sur un lac d’acide ou en voiture sur une route écrasée par des avalanches de pierres. Il faut être solide pour encaisser tout ça. Point culminant atteint lors de l’éruption explosive du volcan.
Autre chose : Le film ne peut s’empêcher de forcer sur les stéréotypes du genre, en l’abreuvant d’enfants, d’un chien, du sacrifice d’une vieille dame et bien entendu de la punition de l’antagoniste, ici le volcanologue prudent, trop récalcitrant. Tout est vraiment trop programmatique.
Mais l’ensemble reste généreux, plutôt bien rythmé, les effets spéciaux relativement corrects, ne sont pas sur utilisés : C’est sans doute ce qui différencie Dante’s peak d’un San Andreas, en fait, le film n’est pas noyé dans une surenchère numérique, c’est déjà ça. Et puis surtout je le voyais quand j’étais gamin, donc je serai toujours plus indulgent à son égard.