Archives pour la catégorie Samuel Jouy

Sparring – Samuel Jouy – 2018

11. Sparring - Samuel Jouy - 2018Poing par poing.

   6.5   Beau film sur la boxe. Et sur la lose. On n’évite évidemment pas les défauts inhérents à ce type de film, avec cette musique (du sous Fever Ray) un poil démonstrative, cette photo un peu trop grise, ces nombreux plans-séquences sur le dos du personnage. Et pourtant le film est très réussi, souvent très touchant. Ça ferait un beau complément de programme à The wrestler tant ils se font écho : Chronique de boxeur/catcheur vieillissant, leur portrait d’éternel perdant et leur délicate relation avec leur fille. Ce lien est bien entendu le point névralgique du film de Samuel Jouy, qui prend on le voit, beaucoup de plaisir à filmer la boxe (et à leur faire très bien) mais surtout à filmer la proximité entre un père et sa fille, et tout ce que ça nourrit d’états d’âmes, fierté, déception, etc. Sparring raconte bien la difficulté de transmettre de soi, de sa passion et de la passion en générale (la petite fait du piano et son père l’y pousse autant qu’il peut, puisque ça reste une passion hors de prix) quand on est un tel perdant, sans cesse humilié : Le film se ferme d’ailleurs (sur une note assez joyeuse) en saluant les grands losers de l’histoire de la boxe, ceux qui ont perdu quatre fois plus de combat qu’il n’en ont remporté au cours de leur carrière. Et puis au-delà de ça le film est plutôt tendre avec tous ses personnages, même les plus ingrats, en ne faisant pas d’eux de méchant freins à notre personnage et son récit : Ainsi le boxeur star (pour qui Kasso devient le sparring, parce que ça rapporte) est plutôt un opportuniste (il aime le spectacle) mais sait pertinemment que son statut ne va durer qu’un temps ; ainsi cette femme s’érige souvent contre son mari, mais davantage pour le sauver (ne pas finir sa carrière de boxeur en finissant comme sac de frappe) que pour le castrer. Et puis il y a Yves Alfonso (quel plaisir de le revoir) qui revient vers la fin dans un rôle assez proche de celui de Gabin dans L’air de Paris. On sent que le gout de la vie, des gants lui a passé, qu’il lui faudra ce petit miracle (du dernier baroud victorieux d’un de ses protégés) pour retrouver un franc sourire. Il y a de bien belles choses dans ce tout petit film.


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silencio


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