Le téléphone guide.
4.0 Il faut savoir qu’au départ c’est une nouvelle écrite par Joe Hill, le fils de Stephen King. C’est vraiment le fils de son père. Le récit se déroule durant les années 70, dans une petite bourgade du Colorado, traumatisée par de nombreuses disparitions d’enfants. L’exposition est plutôt réussie, notamment la complicité entre frère et sœur. On y suit le jeune Finney ainsi que sa sœur Gwen, subir les violences à la fois de « leurs camarades » ainsi que de leur père. On comprend rapidement que la fille a des pouvoirs psychiques, elle fait des rêves prémonitoires, comme sa mère, qui serait jadis devenue folle et aurait mis fin à ses jours. Il y a une ambiance très grise, un regard très sombre sur l’Amérique, les adultes (absents ou violents) et la violence faite aux enfants. Puis, comme attendu, c’est au tour du héros d’être kidnappé par le croque-mitaine qu’il séquestre dans un sous-sol insonorisé. Là le film ne surprend plus, exploite les rails du déjà-vu, avec un kidnappeur mi-sadique, mi-schizophrène (Ethan Hawke, souvent masqué, s’en donne à cœur joie) et une histoire de téléphone noir, qui permet au héros de recevoir des appels des anciennes victimes du croque-mitaine, qui lui donnent des conseils pour s’en sortir. Sur le papier, pourquoi pas. Mais l’exécution est à ce point laborieuse qu’elle fait intervenir ces gamins dans la pièce, aux côtés de Finney, sans que lui les voit donc en somme, afin que nous, spectateurs, puissions les voir. Cette partie fantastique ne fonctionne pas du tout et fait tout retomber. Un peu moins nul que plein d’autres Blumhouse, toutefois.